[Critique] Shutter Island

En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l’île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L’une des patientes, Rachel Solando, a inexplicablement disparu…

Prenant appui sur les meilleurs éléments du film noir, Martin Scorsese construit un film dense et âpre bourré de chausse-trapes et d’impasses. Le scénario, habile et malin, perd le spectateur dans un dédale labyrinthique jusqu’au coup de théâtre final, le laissant, à l’image du héros, désemparé et légèrement perplexe… C’est rarement qu’on voit un si bel exemple d’identification du personnage jusqu’à la contamination: les doutes et les craintes du héros deviennent celles du spectateur.

[Critique] Shutter Island

Pourtant quel dommage, tout cela laisse un curieux sentiment de déjà-vu: le film a visiblement bouillonné longuement dans une marmite de cinéphile : de Shock Corridor à Vertigo. C’était déjà un vaste programme, pourtant le scénario ne s’arrête pas là et continue dans les références politiques: la Shoah, les expérimentations nazies, le communisme, les essais nucléaires, …Et enfin ajoutons un dernier ingrédient ! la psychiatrie, les traitements des patients, la culpabilité, le meurtre, …

Divertissant donc à défaut d’être complètement jubilatoire…!