Une Education, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Il y a quelques petits films comme ça, où l’on découvre juste une évidente révélation. C’est le cas pour Une Éducation et la brillante Carey Mulligan.

Avant la déferlante pop anglaise, la jeune Jenny est douée et son avenir est tout tracé. Comme le veut son père, elle ira à Oxford. Mais c’est sans compter la rencontre de la jeune lycéenne  avec David. David a la trentaine et vit dans les quartiers chics, cotoie des personnes cultivées, voyage à Paris, tout ce dont rêve Jenny. Ils tombent amoureux, arrivent à se mettre les parents dans la poche pour vivre une vie rêvée.

Racontée comme ça, l’histoire a tout du conte de fée et de l’histoire d’amour vue mille fois. Sauf que c’est Nick Hornby qui s’occupe du scénario. Le scénariste de High Fidelity adapte l’histoire de la journaliste Lynn Barber avec beaucoup d’intelligence pour offrir à la réalisatrice Lone Scherfig une histoire attachante et entrainante sans tomber dans les clichés. Notre héroïne est naturelle et l’histoire, si elle peut choquer un peut au début, se révèle d’une grande tendresse tant Jenny apprendra aux côté de David. Elle passera par tous les stades d’une histoire d’amour : les joies, les peines, les déceptions, le réconfort … qu’elle doit connaître à son âge pour avancer dans la vie et devenir l’adulte qui se profile.

Ce qu’il y a de bien dans cette histoire, c’est que tout ne tourne pas autour des 2 principaux protagonistes. On assiste aux réactions des parents qui se font embobiner par les beaux discours de David et voient en lui un avenir assuré pour leur fille, mais aussi la réactions des profs qui décèlent dans cette relation un frein pour la carrière de la jeune femme.

Pour faire passer tout cela, les acteurs font tous un travail formidable. Alfred Molina en père protecteur est drôle et touchant, on compati avec la prof incarnée par Olivia Williams, on se lie d’amitié avec le cultivé Dominic Cooper et sa blonde Rosamund Pike inculte, on se laisse avoir par un Peter Sarsgaard qui trouve enfin un rôle intéressant (il faut dire qu’il n’était pas aidé dans Esther ou Flight Plan). Mais surtout, celle qui surprend son monde, c’est Carey Mulligan. La jeune actrice dont c’est ici le premier rôle assure un max. Elle est littéralement Jenny et, avec son physique de jeune première, illumine la pellicule. Émouvante comme pas deux, sa prestation est une révélation. Une actrice est née et sa nomination aux oscars n’est pas volée.

Avec Une Éducation, voilà une équipe qui a bien fait ses devoirs. Le film est touchant, sans trop de clichés même en étant bien balisé. Mais surtout, une révélation pointe le bout de son nez : Carey Mulligan, à suivre de près.