Nine, la critique

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Après Chicago, Rob Marshall revient à la comédie musicale  pour un film que le casting ultra glam’ ne sauvera pas de l’échec.

hr_Nine_13Vous avez forcément vu l’affiche de Nine : Daniel Day-Lewis, Nicole Kidman, Marion Cotillard, Penélope Cruz, Fergie, Sophia Loren, Judi Dench, Kate Hudson. Avec ce casting de folie, le film ne pouvait être que glamour à souhait. Et pourtant Rob Marshall ne réitère pas la réussite jazzy de Chicago.

Pour la seconde fois, il met en images une comédie musicale de Broadway, qui s’inspirait elle-même du Huit et demi de Fellini. C’est donc l’histoire d’un réalisateur obnubilé par les femmes qui ont fait sa vie, de sa mère à sa femme en passant par sa muse, son amante, … A priori, le sujet, l’hommage, le cast rendent le projet fort sympathique. Mais Rob Marshall a perdu de sa superbe.

Non seulement son film n’est pas glamour mais en plus il est souvent à la limite du vulgaire. Penélope Cruz ne fait qu’écarter les jambes, Daniel Day Lewis en fait des tonnes, Fergie joue bien la femme de joie et la Nicole Kidman se fait attendre longtemps pour n’apparaitre que 2 minutes chrono à l’écran. nine day lewisSeule la pétillante Kate Hudson fait preuve d’assez de fraicheur pour rendre sa séquence agréable. Et heureusement, Marion Cotillard nous offre une performance à la hauteur. Elle se révèle suffisamment glamour et sexy pour tenir les autres actrices à distance. La petite Marion est clairement en train de devenir la star d’Hollywood.

Quand je parlais de vulgarité, c’est aussi pour la mise en scène de Marshall. Des éclairages baveux en veux-tu en voilà. Parfois c’est joli, mais là c’est trop. Sans compter le manque de rythme du film. A un moment on se demande si ce sont les chansons qui plombent le film où les séquences parlées tant il n’y a pas de continuité. Nous avons juste l’impression que 9 clips patauds sont projetés sur grand écran sans beaucoup de lien, chacun présentant une des femmes avec des chansons niaises et mal foutues. nine cotillardDe plus, on ne peut pas dire que Rob Marshall se réinvente beaucoup puisqu’il utilise le même procédé que dans Chicago, c’est-à-dire, le film et les séquences chantées sur une scène à part, fantasmée. Ça fonctionnait très bien dans Chicago car le ton et le spectacle était là, les chanteurs s’éclataient. Ici, ça ne fonctionne pas, il nous plonge dans l’esprit du héros mais le principe nous coupe du film et comme la plupart des acteurs tirent pas mal la tronche, on n’y prend que très rarement plaisir.

Rob Marshall n’a donc pas renouvelé le succès de son Chicago. Pourtant les moyens et le potentiel glamour étaient là. Mais dès fois un faut plus qu’un casting payé à la minute pour réaliser un bon film. dommage