The Men Who Stare At Goat porte un nom bien plus évocateur de sa loufoquerie en version originale. Et perd tout caractère critique ou parodique. Derrière cette histoire presque vraie se cache non pas un pamphlet, mais un simple délire.
Un journaliste déprimé rencontre un hippie persuadé d’avoir développé des pouvoirs psy. Lorsqu’il découvre que celui-ci est en réalité un ancien militaire embauché par la section parapsychologie de l’armée américaine, il tient le scoop de sa vie. Un scoop qui va le perdre dans le désert irakien, et changer sa vie à jamais…
S’inspirant du sérieux ouvrage de Jon Ronson, Les Chèvres du Pentagone évoque joyeusement les tentatives de création de super-soldats par les services secrets américains. Sans se calquer sur la vérité, le film délire sur ces soldats New Age, sans jamais toutefois les discréditer totalement. On regrettera que la condamnation des exactions du gouvernement américain pendant la guerre froide et l’Irak soit si légère (quoi que certaines scènes soient parfaitement explicites quant au comportement des soldats).
Contrairement à l’idée qu’on aurait pu s’en faire, Les Chèvres du Pentagone n’est pas si « Coenien » que cela, préférant miser sur un humour absurde et un comique de situation que sur ses personnages. Certes, cela ne fera pas rire tout le monde. Mais tout de même. Entendre Georges Clooney rétorquer à Ewan McGregor (Obi-Wan Kenobi dans la prélogie Star Wars) qu’il est un jedi, ça vaut le détour.
Un film bien rythmé, un humour qui flirte avec le lourd mais sans maladresse, avec des acteurs tous aussi excellents les uns que les autres. A voir pour faire travailler les zygomatiques, écarquiller les yeux, et sortir en ayant envie de passer à travers les murs.