Le cinéma français tente encore de redorer son blason avec son genre fétiche, le policier, c’est un habitué Richard Berry qui s’y colle.
Il fut un temps où le cinéma français pouvait compter sur ces films policiers qui sortaient, notamment dans les années 80. A l’époque, ces films possédaient une ambiance bien particulière, typique du genre. Richard Berry est donc un habitué (« La Balance », « Un assassin qui passe », « Spécial Police ») et lorsque le genre tente se relancer, il veut en faire partie. L’Immortel s’inscrit donc dans ce contexte, et il a fait appel à un immortel du cinéma, Jean Reno (qui affirme avoir fait son meilleur rôle depuis « Leon »). Un charisme qui peut sans doute charmer, le choix n’est pas idiot. Marina Fois fait aussi partie de ces bons choix, tant elle s’occupe et touche particulièrement de son histoire et de son rôle dans ce film. Par contre, on peut émettre de gros doutes sur Kad Merad. Son effigie de toutou de la comédie ne lui sert pas ici dans ce rôle qui nécessite une bonne composition : les amateurs risquent de rire avec Merad dans la peau d’un truand qui bafouille.
Il faut dire que l’histoire est particulière et laisse déjà les doutes se faire. Un retraité de la pègre marseillaise (pour pas faire dans le cliché, c’est du déjà vu) qui recherche l’absolution se retrouve victime d’un lâche attentat. 22 balles dans le corps plus tard, il est toujours debout, prêt à jouer le vengeur pour que ces meurtriers l’implorent à genou. Sauf que ce genre de scénario ne passe plus maintenant, il faut du neuf et du tranchant. Pire encore lorsqu’il s’agit de caricaturer la police et ses actions internes bizarres. Dans l’action, ce que fait Charly Matteï n’a rien de crédible, ce qu’il va avoir comme conséquence non plus. On n’arrive pas réellement à décoller de cette histoire pour obtenir un bon policier, bien que le rythme et la violence y soit.
Un classique dans le genre policier qui n’arrive pas à convaincre réellement son spectateur, si tenté que celui-ci soit en plus un connaisseur en la matière. Si Jean Reno sauve le film par sa prestation, le scénario ou la pâle figure de Kad Merad enlaidissent un long métrage dont on oubliera vite l’existence.