Festival Asiatique du Cinéma de Deauville vue par une lectrice du Blog Ciné – 2ème épisode

Voici un nouveau reportage sur le Festival du film asiatique de Deauville 2010 vu par une lectrice du Blog Ciné ! Merci à Hélène Richy pour son reportage ! MERCREDI 10 MARS Ce soir ouverture du Festival. Il fait très froid, on ne lézarde pas sur les planches de Deauville, la mer est agitée : il y a beaucoup de vent… Le festival cette année est doté d’une quarantaine de films, d’une dizaine de pays dont la Chine, la Corée, les Philippines…Les festivaliers sont bien là, fidèles à ce 12 éme rendez-vous. Ce soir hommage à Brillante ma Mendoza, après une première carrière de décorateur de cinéma, il a tourné une petite dizaine de films , il a obtenu cette année un prix a Cannes et à Marrakech. Il nous propose « LOLA »   un film tourné l’année dernière en Juin a Manille : Le rôle du matriarcat dans la famille, un thème délicat qu’il a mis 3 ans à monter faute de producteurs, les personnages principaux étant des grand-mères. Un film sur la mort, la misère, la façon très particulière qu’ils ont de régler les problèmes judiciaires, tout cela sous une pluie tropicale…  Un documentaire sur la vie familiale et sociale autour de deux Mamies : les  « lolas » des Philippines. JEUDI 11 MARS Vent, soleil, 5 degrés « MANORO » de B. MA MENDOZA  ( Manille 2006) : Plutôt documentaire d’une longueur  (ou langueur) monotone. Une jeune fille de 13 ans court la campagne Philippine pour apprendre aux paysans à remplir les bulletins de vote pour les élections présidentielles. CASTAWAY ON THE MOON (Lee Hey Run, Corée du Sud) : Un film très frais, bien joué par Jung Jey Young et Jun Rye Won deux jeunes acteurs aux prises avec leur dépression, une belle histoire, beaucoup d’humour et une jolie fin. Un des films préféré des festivaliers si ce n’est du jury … TRUE NOON (Nosir Saidov , Tadjikistan) : Un mariage se trame entre 2 jeunes gens de villages proches, mais l’armée Russe décide d’une frontière  qui passe entre les deux . La veille du mariage, elle construit une ligne barbelée infranchissable avec des mines. Un beau film avec beaucoup de poésie dans le superbe paysage de montagnes du Tadjikistan. « SYMBOL »   (Matsumoto Hitoshi , Japon) : Pas de commentaire : trop loufoque. Les festivaliers pour la plus part sont restés très perplexes et nous cherchons encore les clefs… NUIT D’IVRESSE PRINTANIERE (Lou Ye ,Chine ) : Les amours difficiles autour de trois hommes homosexuels et de deux femmes, tourné clandestinement à Nankin (Chine), il a remporté le prix du meilleur scénario du film étranger à Cannes 2009 VENDREDI 12 Mars « PAJU » (Park Chan Ok , Corée du Sud) : Un film tout en flash back, belle étude de caractère, des amours impossibles sur fond d’expropriations pour l’urbanisation d’une ville coréenne sous la coupe de la pègre, de très bons acteurs (Lee Sun Kyun et Seo Woo) « THE MISSING GUN » ( Lu Chuan Chine) : Une intrigue policière qui sert de support à une découverte d’un village Chinois, de ses habitants et de leurs travers. “ALL TO THE SEA” ( Akane Yamada Japon) : Une jeune libraire se lie d’amitié avec un jeune homme qui vit dans une famille instable et qui cherche la vérité dans les livres, un jour le hasard les réunis…Un film très bien tourné par Akane Yamada, journaliste de télévision japonaise très connue qui tourne là son deuxième film à la sauce Amélie Poulain : de belles lumières. “TACTICAL UNIT” (Law Wing Cheong, Chine) : La poursuite de malfaiteurs par un commando de police à travers la foret, émaillée de gags style série policière américaine ; beaucoup d’action ! “THE SWORD WITH NO NAME” (Kim Yong Kyun ,Corée du Sud ) : Très beau film retraçant les amours impossibles d’une jeune femme qui devient reine de Joseon et d’un chasseur de primes. Afin de se rapprocher d’elle et à force de courage au combat il obtient la place de garde royal. Il se battra jusqu’à la mort pour défendre l’amour de sa vie. Un film en costume d’époque avec de très belles images et une fin digne des plus grandes épopées de Samouraïs. SAMEDI 13 Mars “MY DAUGHTER” (Charlotte Lim Lay Kuen , Malaisie) : Un premier film pour Charlotte très bien tourné : des symboles pas toujours évidents  pour nous occidentaux. La relation d’une mère un peu légère avec sa fille, la quasi absence de dialogues  donne à ce film une longueur pesante et ajoute au malaise du scénario. « THE KING OF THE JAIL BREAKERS” (Itao Itsuji , Japon ) : Un prisonnier s’échappe systématiquement de toutes les prisons ou il se trouve. Des situations répétitives pour arriver à une fin bâclée et absurde … « AU REVOIR TAIPEI »  (Arvin Chen Origine , Chinoise de nationalité Américaine ). Gentillet et plaisant, style feuilleton Américain un peu déjanté. “CHENGDU I LOVE YOU”  (Cui Jian , Chine ) : Deux histoires « abracadabrantesques » 1ère histoire : des petits effets spéciaux au début, deux enfants orphelins du séisme du sechuan de 2009 à Chengdu se retrouvent 20 ans plus tard… 2ème histoire : elle se passe dans une auberge chinoise en 1976 : nous cherchons encore un festivalier pour nous expliquer l’intrigue. THIRST ( Park chan Wook , Corée du Sud ) : Un jeune prêtre se porte volontaire pour tester un vaccin expérimental contre un virus mortel… Amateurs de films style « Dracula », c’est pour vous ! DIMANCHE 14 Mars THE ETERNAL (Rituparno Ghosh, Inde) : Une jeune actrice vient perturber la vie familiale et professionnelle d’un couple, lui est réalisateur et elle une ancienne actrice qui a tout quitté par amour pour son mari. SAWASDEE BANGKOK( 4 réalisateurs thaïlandais) : 4 courts métrages mettant en scène des couples dans les rues de Bangkok… 19h00 : CEREMONIE DU PALMARES, 4 récompenses doivent être attribuées : Dans quelques instants le palmarès, les avis des festivaliers sont très partagés entre films d’action toujours très appréciés et films d’essais. Lotus Action Asia : THE SWORLD WITH NO NAME  Kim Yong Corée du Sud. Ce très beau film d’action est salué par le public. Lotus  Air France et prix de la Critique internationale : MY DAUGHTER Charlotte Lim Lay Kuen, Malaisie) La réaction du public est nettement plus hésitante sur ce choix …La réalisatrice qui est présente fait néanmoins l’unanimité dans la salle lorsqu’elle nous fait part de  l’émotion ressentie la veille au soir en entendant son cœur battre dans le calme et la sérénité  pendant sa promenade sur les planches de Deauville… Lotus du Jury : EX aequo : « au revoir Taipei » et « Paju » Enfin le Lotus du meilleur Film revient à « Judge » de Liu Jie, Chine. Un très beau film ou un juge chinois qui a condamné un jeune homme à mort pour vol de voiture est au prise avec sa conscience : poignant jusqu’au bout ! Très applaudi, le réalisateur est visiblement très ému lors de la remise de son grand prix. 22h00 : Cette fois ça y est, c’est triste, la salle se vide petit à petit, les festivaliers qui ont lié des liens au cours de ces quelques jours échanges leurs dernières impressions sur les lauréats : vivement l’année prochaine pour cette fête du cinéma Asiatique !