La Comtesse, la critique

La Comtesse, la critique

Julie Delpy s’attaque au destin de la Comtesse de Bathory, plus connue sous le nom de la Comtesse Sanglante. Un récit tragique, sombre et pesant pour une reconstitution bien réaliste.

La Comtesse, la critiqueIl était une fois, une comtesse qui vous voulait rester jeune et belle pour garder le cœur d’un jeune  noble. C’est sur le destin de la Comtesse de Bathory que Julie Delpy développe son 3e film. Une histoire qui fait bien sûr penser aux contes et légendes sanglantes dont la comtesse est à l’origine.

Dès le début, Julie Deply nous plonge dans un contexte historique authentique. Des costumes aux décors, tout sonne juste et pas poussé. On n’est clairement pas dans un film hollywoodien qui cherche à en mettre plein la vue et tant mieux. Puis une fois que nous sommes entré dans ce passé, on comprend. On comprend que Deply cherche surtout à nous rapprocher du destin et de la psychologie de Bathory. De son éducation évoquée rapidement en ouverture du film à sa déchéance (folie ou sorcellerie ?). Ce qui est au mérite de la réalisatrice, c’est de ne jamais verser dans un aspect gore et lourd racoleur qui aurait permit au film de faire parler de lui. La Comtesse, la critiqueAu contraire, elle préfère se concentrer sur les motivations réalistes de la comtesse pour rester jeune. Car l’amour est plus fort que tout pour elle et la rendra folle au point de tuer pour récupérer son jeune amant. Posée dans son récit et avec sa caméra, toute en neutralité, Julie Delpy nous fait douter entre la part de réalité et la part de légende tout en faisant comprendre le caractère fort de la comtesse et ses faiblesses humaines.

Et devant la caméra, Julie Delpy s’en sort avec les honneurs. Interprétant les différentes facettes d’une femme forte et prête à tuer par amour, jusque dans la folie. La Comtesse, la critiqueElle est entourée par un casting de seconds rôles impeccable. Celui qui en sort grandit, c’est Daniel Brühl qui offre toute sa fraicheur au jeune amant dela comtesse, objet de son désir.

Au final, Julie Delpy montre qu’elle est vraiment une artiste complète (scénario, réalisation, actrice et même musique !) et qu’elle a beaucoup à offrir. Avec la Comtesse, elle offre au spectateur un portrait juste, sans fart, sans paillettes et sans bain de sang d’une légende finalement humaine, dans un contexte historique réaliste et impeccable. A découvrir.