Iron Man 2, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après avoir révélé au monde son identité, Iron Man est de retour sur les écrans. Les enjeux sont plus important, l’attente également… et malheureusement, elle ne sera pas comblée. (attention, cette critique peut révéler des moments clés de l’intrigue).

Après le succès d‘Iron Man, les studios Marvel se devaient de mettre en place une suite rapidement pour amorcer le grand projet des Vengeurs. Voilà donc que Tony Stark revient sur le devant de la scène avec plus de personnages secondaires, de problèmes et d’armures.

6 mois après avoir révélé l’identité de l’Iron Man, Tony Stark a fort à faire avec l’armée qui veut s’accaparer l’armure, son concurrent Justin Hammer qui lui met des bâtons dans les roues et un sombre scientifique russe qui veut sa mort, sans compter quelques problèmes personnels. Vous l’avez compris, les enjeux son nombreux. Un peu trop nombreux pour un seul homme mais surtout pour un seul film. Et c’est là le gros défaut du film, son scénario fouillis qui peine à nous embarquer dans une histoire claire aux enjeux identifiables. Du coup, de nombreuses pistes sont lancées sans être développées. Que ce soit les problèmes de Stark avec le gouvernement pour les droits des armures, sa rivalité avec Hammer, l’introduction du SHIELD et du programme Avengers, son opposition avec Vanko qui pourrait faire d’eux des ennemis de haut niveau ou bien tous ses problèmes plus personnels (santé, alcool, son amitié avec Rhodey, son je t’aime moi non plus avec Pepper), toutes les grandes thématiques d’Iron Man sont évoquée mais aucune n’ira au bout de ses possibilité. On sent clairement que le scénario a été écrit à la va-vite (pour ne pas laisser la pression retomber) et qu’il n’a pas été élagué pour développer les éléments les plus intéressants à ce stade de l’histoire et de la connaissance du héros par le public (les éléments sur les vengeurs de Nick Fury sont par exemple superflus même si ils font plaisir aux fans).

Du coup, ces intrigues multiples ont forcément une répercussion sur la dynamique du film et des personnages. Ainsi, on prend notre mal en patience avant de voir la première scène d’action qui voit Stark affronter Whiplash pendant le grand prix de Monaco puis on attend que l’intrigue se développe et nous emmène. Et on attendra longtemps, jusqu’au final assez jouissif (mais bien trop court) quand les deux frères ennemis combattront enfin côte à côte. Entre temps, nous avons droit à plusieurs scènes pour développer les personnages secondaires ajoutés mais ils passent tous à la trappe face au charisme d’un Robert Downey Jr en roue libre. Car si John Favreau fait son possible pour filmer des scènes d’action présentables avec quelques plans iconiques comme il se doit, il laisse par contre les acteurs se débrouiller tout seuls. Du coup, Gwyneth Paltrow s’efface complètement dès que Pepper  apparait en compagnie de Tony Stark, la plupart du temps pour tenter (inutilement) de le remettre à sa place. Robert Downey Jr, lui qui était parfait dans le premier opus en fait un peu trop dans cette suite. Par contre, Don Cheadle (remplacant au pied levé Terrence Howard) s’en sort pas mal dans la War Machine.
Du côté des nouveaux personnages, nous avons donc Justim Hammer joué par un Sam Rockwell qui essaie tant bien que mal de concurrencer Tony Stark / RDJr sur le même terrain de jeu. Du coup, il fait tout de suite pâle figure, mais ce n ‘est pas grave vu qu’il ne sert finalement que de faire valoir (étonnant de voir comment les rôles sont inversés d’ailleurs entre les 2 personnages) à un Mickey Rourke en bonne forme et réservant quelques surprises. Et évidemment, on n’oubliera pas Scarlett Johansson dans le rôle de la Veuve Noire. Elle est certes très agréable à voir dans le film (elle impacte la pellicule à chacune de ses courtes apparitions), mais malheureusement son personnage manque nettement de développement et d’ambivalence pour évaluer son utilité dans cette histoire, malgré une scène d’action courte mais intense.

Du coup, à l’issue de la projection (n’oubliez pas d’ailleurs de rester jusqu’à la fin du générique), on est partagé entre avoir apprécié un spectacle qui se voit au cinéma (les armures sont vraiment top quand même) et la frustration de ne pas avoir eu ce qu’on attendait suite à la réussite du premier opus. Avec ces histoires sans développement, on a du coup plutôt l’impression de voir un énorme teaser pour les vengeurs et le Robert Downey Jr Show qu’un récit structuré qui étoffe le héros et ce qui gravite autour de lui (son passé, ses ennemis, ses démons intérieurs, ses alliés). Iron Man 2 reste donc rock’n'roll mais n’est clairement pas au niveau d’un premier opus qui bénéficiait d’un effet de surprise mais aussi d’une plus grande maitrise.