Voici le genre de film qui pose un vrai problème critique et non des moindres !
Au début, cela démarre très fort et l’amoureux de cinéma prend son pied, Enter the Void est en effet une expérience limite, pour ainsi dire inédite, extrême et sensoriel. Les multiples effets de style, plan-séquence, caméra subjective ou regard façon « œil-poisson », … viennent renforcer cette vision cauchemardesque et sous ecstasy de ce film « ovni ». Pourtant au bout de 2h de film, balancé entre de trop rares plans bien trouvés et d’autres plus bancals, une vague sensation nauséeuse et des débuts de maux de tête se font sentir. Seul problème ce n’est pas à cause de ce qui est filmé, de ce qui est vu… mais plutôt de quelle façon est filmé et monté ce curieux objet !
Pour un film qui est censé représenter un état proche de l’éther, qui parle de spiritualité et de bouddhisme tibétain, il est quelque peu gênant de ressentir la surcharge d’une mise en scène stylisée et roublarde.
Il est rare de sentir cet état mêlé de fascination et répulsion, Gaspard Noé se joue du spectateur et ne filme que pour lui même et tant pis si certains décident de se jeter par dessus bord avant la fin….Connaissant le personnage et ses précédents films, il est presque certain que ce que j’écris sera perçu comme une flatterie. Manque d’ouverture au cinéma expérimental ? Allons donc, accessoirement on va avant tout au cinéma pour se faire plaisir, vous ne croyez pas ? A bon entendeur…