L’Enfance du Mal, la critique

L’Enfance du Mal, la critique

Les films français ont toujours un peu de mal à sortir de leur carcan téléfilm/comédie/social. Avec l’Enfance du Mal, voici ce qu’il se fait de plus classique au sens noble du terme dans le genre.

L’Enfance du Mal, la critiqueBon, c’est clair, je ne vois que très rarement des films français. Et pour cause, entre les comédies lourdingues et les drames sentimentalo-sociologico-pleurnichard, on n’est pas vraiment gâtés. Pour aller voir l’Enfance du Mal, je me suis donc mis en conditions.

Tout commence de la manière la plus classique qui soit pour un film d’auteur français (sortez les violons dès le générique de début pour instaurer l’ambiance). La jeune Céline a fugué et élu domicile dans le cabanon de jardin d’un couple aisé à leur insu. Au fur et à mesure, elle va se rapprocher d’eux jusqu’à se faire presque adopter tout se révélant au fur et à mesure. L’Enfance du Mal, la critiqueOn ne va pas tout dévoiler du scénario car, si il est tout de même très prévisible pour qui a vu plus d’un thriller psychologique, est tout de même bien écrit. Et malgré la caméra très (trop ?) posée et académique d’Olivier Coussemacq, parfois proche du téléfilm de luxe, une atmosphère sombre en huis-clos se dégage du film, réussissant malgré tout à faire entrer le spectateur dans l’histoire aux côté des personnages.

L’une des forces du film est justement d’avoir écrit des personnages complexes aux lignes de dialogues parfois bien senties et surtout portés par des comédiens remplissant bien leurs rôles. L’Enfance du Mal, la critiqueDe ce côté, on remarquera particulièrement la performance d’Anaïs Demoustier, jouant parfaitement entre fraicheur et mauvaises intentions. On se demandera jusqu’où elle est prête à aller pour obtenir ce qu’elle veut d’un Pascal Greggory toujours juste.

Voilà donc un petit film français à découvrir. Car si il ne révolutionne en rien le cinéma français pure souche, il montre au moins que l’on peut y faire des films de qualité, bien écrit et fort bien interprété, qui n’a donc pas à rougir face à la programmation habituelle dans l’hexagone, et c’est déjà ça.

PS : Merci à @MgCinema pour son invitation à  l’avant-première et qui m’a donc permis de découvrir un peu plus un type de cinéma auquel je ne suis pas habitués … mais comme on dit, il faut tout découvrir.