8th Wonderland, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Et si Internet devenait une véritables alternative à la politique mondiale ? Et si Internet devenait même un pays à part entière, une puissance telle qu’il serait impossible à l’ONU de l’ignorer ? C’est la question que pose en tout cas 8th Wonderland.

Ça devait arriver. L’apogée du web 2.0, c’est forcément une communauté internationale soudée qui prend les décisions pour l’avenir de l’humanité et faire face aux désastres politiques que nous vivons. Oui, les internautes sont en passe de devenir les maîtres du monde ! Et ils sont prêts à tout pour créer une utopie. C’est en tout cas ce que veut nous faire croire ce 8th Wonderland.

Voici donc un projet français complètement original qu’il convient de saluer. Une véritable idée et une identité forte pour ce film à petit budget (ça se voit !) mais à l’ambition démesurée. Enfin quelque chose qui sort de l’ordinaire et avec un message politique assumé bien que virtuellement utopique. Nicolas Alberny et Jean Mach installent le ton du film dès le début, à base de fausses émissions télé, nous ancrant directement dans ce nouveau pays virtuel et nous faisant même y adhérer. Nous voilà les témoins privilégiés des actions des internautes pour changer le monde. L’intrigue dévoile donc très vite un potentiel et une multitude d’idées qui seront plutôt bien exploitées.

Mais voilà, le film a un petit budget et forcément, la réalisation en pâti pas mal. Malgré les idées, la qualité de l’interface et l’aspect international parfaitement retrouvé dans 8th Wonderland, on a souvent l’impression de se retrouver face à une manif virtuelle du groupe d’Action Discrète de Canal + de 1h30 (ou une web série indé, ou une prod inspirée de NoLife, au choix) avec des acteurs pas forcément très pros (mais au moins naturels) et des décors de plateau tv issus des années 80 lorsque l’on sort du site ! C’est ce cruel manque d’argent qui fait vraiment défaut au film et empêche clairement les auteurs d’aller complètement au bout de leurs idées avec un véritable thriller de cyber-politique et on imagine un peu ce qu’ils auraient pu développer si les moyens avaient été là.

En tout cas, malgré un aspect parfois un peu naïf (tout le monde cherche à rendre le monde meilleurs, personne ne cherche son intérêt perso ? vraiment ?) on ne peut nier que les auteurs aient tout de même réussi leur pari. Lequel ? nous faire poser la question suivante :  Et si nous rejoignons 8th Wonderland, que ferions-nous ? Moi je dis, avec le buzz bien orchestré, ça sent le possible remake US avec moyens.