Les adaptations de jeu vidéo sont en général risquées et cette fois c’est Prince of Persia qui relève le défi pour un pur divertissement complètement raccord avec la charte Disney.
Après Pirates des Caraïbes et Benjamin Gates, l’association Jerry Bruckheimer (le nabab producteurs des films d’action purement hollywoodiens et instigateur de la carrière d’un certain Michael bay) et les studios Disney se lancent dans une nouvelle aventure exotique. Et pour rameuter un max de gens dans l’univers de la perse féérique, autant prendre une licence bien connue, celle du jeu vidéo Prince of Persia – les Sables du Temps.
Le jeu vidéo créé en 1989 par Jordan Mechner sert donc de trame de base au film exécuté par Mike Newell (on ne va pas dire qu’il l’a réalisé quand même, ce serait un peu trop estimer son implication dans le film) sur le prince bondissant. Une vague histoire de guerre, de princesse et de prince, sans oublier une dague légendaire permettant de remonter dans le temps pour expier ses fautes. Alors on ne va pas aller chercher trop loin du côté du récit, ni du côté des personnages mais en tout cas, nous avons droit à un divertissement des familles pas trop mal troussé qui permet de passer un bon moment.
Donc oui, l’histoire est attendue (oui, un happy-end et une gentille histoire de fraternité), les personnages pas trop développés et assez clichés (le prince au grand coeur, la princesse casse-pied qui vont évidemment tomber amoureux), les acteurs pas vraiment typés perse, la réalisation pas trop violente (non, pas une goutte de sang, et puis restons chastes), mais après tout, on le sait avant même d’entrer dans la salle, il s’agit d’une production Disney, normal que le film réponde au cahier des charges. Et puis arrêtons un peu de le comparer à Pirates des Caraïbes qui fait un peu figure d’exception dans l’univers aseptisé Disney, même si on peut ici parler d‘un petit message politique (oui, on peut penser à ces fameuses armes de destruction massive cachée …).
Une fois le cahier des charges lu, il ne nous reste plus qu’à apprécier le divertissement. Pendant prêt de 2h on part donc en Perse légendaire pour admirer les exploits de Jake Gyllenhaal qui, sous ses nouveaux airs bodybuildés, s’amuse comme un vrai gamin dans le rôle du prince fougueux et porte bien le film. Gemma Arterton reprend le même rôle que dans le Choc des Titans (celui de la potiche mais auto-bronzée à mort pour cette fois) et Ben Kingsley le même rôle qu’à chaque fois qu’il est embauché dans un film à gros budget (celui du méchant qui cabotine). Ce qui étonnera plus, c’est la présence d’Alfred Molina dans un rôle du marchand voleur et amateur d’autruches qui a l’air de s’éclater avec un personnage pour le fond assez inutile. Pour ces 4 acteurs, la caméra de Mike Newell essaie d’assembler le scénario avec efficacité, rappelant souvent les productions Disney d’antan (l’hommage/repompage ? d’Aladdin n’en est que l’exemple le plus flagrant), en évoquant les cascades et marches sur les mur qui ont fait toute l’identité du jeu vidéo (dont l’esprit, bien qu’édulcoré du moindre monstre, est assez respecté) et en nous dépaysant complètement avec des images de toute beauté.
Au final, ce Prince of Persia est donc un honnête divertissement, un film d’aventures qui ne prétend pas être plus que ce que la charte Disney promet. Un bon moment à passer en famille pour admirer des personnages simples qui s’amusent sous le soleil de du moyen-orient (c’est assez rare aujourd’hui pour le souligner … bon, oui, je vais un peu loin là). C’est déjà pas si mal non ?
PS : [mode ironie on] Grande nouveauté technologique, le film est présenté en 2D, ce qui nous permet d’apprécier grandement les couleurs chaudes de ce film sans mal de crâne, on raison de plus pour le préférer au Choc des Titans [mode ironie off]