Dennis Hopper, l’acteur qui a souvent incarné des personnages assez barrés (Apocalypse Now, Blue Velvet, Speed, première saison de 24) vient de nous quitter. Et quel meilleur hommage que de lui dédier un culte du dimanche avec son Easy Rider ?
Années 60, les États-Unis sont à un tournant de leur histoire. La guerre du Viet-Nam bat son plein, la jeunesse américaine est révoltée et la contre-culture s’empare d’Hollywood. Et s’il est un film parmi d’autres qui incarne ce changement, c’est bien Easy Rider.
Jusqu’à ce moment, ce sont les studios qui dirigent de main de fer la production hollywoodienne en ne proposant que comédies musicales ou films à grand spectacles. Chaque genre est bien étiqueté pour correspondre au public américain. Mais les jeunes américains ont envie de voir autre chose, des films qui leur ressemblent, qui parlent d’eux. Evidemment, de jeunes réalisateurs ont aussi envie de faire bouger les choses. C’est à ce moment qu’arrive la nouvelle vague américaine avec Friedkin, Scorcese et Coppola. Indépendante, contestataire et trouvant son empreinte dans la contre-culture de l’époque (la musique en particulier), ce nouvel Hollywood va prendre de l’ampleur et c’est avec cet Easy Rider que s’ouvre cette nouvelle ère.
Aujourd’hui le film a vieilli et sa mise en scène et ses personnages sont assez brouillons mais il faut bien se replonger dans l’époque pour apprécier le film. A fond dans la culture hippie, un vent de liberté souffle sur le film de Dennis Hopper et Peter Fonda. Les deux amis ont travaillé ensemble à la construction du film qui leur ressemble. Les deux motards partent donc sur les routes à moitié désertiques de l’Amérique profonde et, au fil de leur rencontres (hippies, …), et de leur consommation de drogues, il essaieront de trouver leur place. Mais c’est surtout avec le personnage interprété par le déjà phénoménal Jack Nicholson (en avocat complètement porté sur la bouteille mais lucide sur les changements en cours) qui va leur faire prendre conscience du vent nouveau qu’ils incarnent, malgré manque de tolérance dont fait preuve une génération d’américain conservateurs.
Avec cette histoire symbolique sur fond de musique rock (une des premières fois qu’un film reprend des titres existant, dont le fameux Born to be Wild de Steppenwolf désormais associé pour toujours à l’image des deux motards), le cinéma indépendant trouve un nouveau souffle complètement incarné par Dennis Hopper. En résulte le film culte d’une génération qui aspirait à la liberté.