When you’re Strange, la critique

Par Fredp @FredMyscreens

Près de 20 ans après le film d’Oliver Stone, et à l’approche des 40 ans de la mort de Jim Morrison, voici que Tom DiCillo retrace le parcours maudit des Doors dans When you’re Strange, un documentaire puissant.

The Doors. Un nom mythique pour un groupe de musique atypique qui a apporté une grande pierre à l’édifice du rock avec un son vraiment particulier, des textes recherchés et un leader charismatique. Mais comme beaucoup, un groupe un peu maudit par cette gloire trop rapide. C’est le parcours que retrace Tom DiCillo dans ce When you’re strange.

Avec des images d’archives, le réalisateur raconte l’histoire du groupe de manière assez conventionnelle (la rencontre, la gloire, les excès, la chute) mais, grâce au caractère inédit de ces images et à leur puissance, il arrive à donner du caractère au documentaire. On n’a d’ailleurs pas l’impression de regarder un film mais bien un biopic dont les acteurs sont les vrais musiciens. L’autre atout du documentaire est sa narration. Non pas que Johnny Depp était indispensable mais au moins, il sait parler du groupe de manière juste et avec tout le recul nécessaire, entre anecdotes faisant sourire et faits plus grave.

Bien entendu, le film s’attarde sur la figure emblématique du groupe qu’est Jim Morrison, le poète maudit au charisme indéniable. C’est par lui que tout commence et tout fini et il est bien normal d’adopter cet angle. Mais Tom DiCillo n’en oublie pas pour autant les autres Doors. Ray Manzareck, Robby Krieger et John Densmore sont aussi présents et ont leur rôle à jouer. D’ailleurs on voit bien que sans eux, Jim Morrison n’aurait pas pu continuer bien longtemps.

En plus d’être centré sur le groupe, DiCillo nous entraine également dans le contexte historique tendu sur fond de guerre du Viet-Nam et d’appogée de la contre-culture. On comprend alors d’autant mieux l’importance de la musique des Doors à ce moment aux USA et les conséquences engendrées sur le groupe qui devra à un moment prendre position.

Avec un montage parfait d’images bien choisies et un texte à la hauteur de la réputation du groupe, When you’re strange réussi donc à nous faire rentrer dans l’esprit de la fin des années 60 et la musique des Doors. Une seule envie en sortant de la salle, réécouter les Break on Through, Light My Fire, Riders on the Storm ou autres The End. Dommage que le groupe ne soit plus. Mais c’est ce qui a créé la légende.

PS : Merci à UGC d’avoir présenté le film en avant-première et d’y avoir invité John Densmore pour nous raconter une anecdote des plus poétiques (images de l’ami Garko).