Après nous avoir enfermé dans un dangereux Cube, Vincenzo Natali revient pour libérer l’étrange créature de Splice.
Parce qu’Adrien Brody et Sarah Polley campent ici un couple de scientifique prêts à presque tout pour recréer un être vivant viable. Mais à jouer les frankenstein, ils vont peu à peut tomber sous le charme de leur créateur. D’abord petit lapin alien, elle va ensuite évoluer vers une créature humanoïde avide de connaitre le monde… et l’amour.
La création qui échappe au créateur est une constante du cinéma fantastique ici réinterprété à sa manière par Natali. Du coup, on sent pas mal les événements arriver. C’est dommage, d’autant que la réalisation est impeccable. Le réalisateur canadien arrive parfaitement à mettre en place une atmosphère dérangeante, souvent malsaine pour nous faire comprendre que la menace pesante de la créature (on saluera d’ailleurs la qualité exceptionnelle des effets spéciaux qui rendent la créature crédible à chaque étape de son évolution).
Mais alors pourquoi faut-il qu’au dernier tiers, le réalisateur casse tout dans cette harmonie pour plonger dans un climat encore plus malsain qui ne sert pas du tout le propos et rappelle dans nos mémoires La Mutante ! Oui, finalement, à la fin, cela ressemble trop aux films de série B avec Natasha Henstridge.
On le pressentait dans Cube, mais avec Splice, c’est clair, Natali est donc officiellement devenu le disciple de David Cronenberg. Ici, il y a un tout petit peu d’Alien, pas mal de la Mouche et surtout tous les thèmes que n’aurait par renié le maître du fantastique canadien. Le réalisateur mène son récit avec succès sur les deux tiers du film mais des événements trop téléphonés et surtout un final malsain et ridicule entraînent le film dans une direction qui ne lui correspond pas. Dommage.
PS : Bravo au Festival Jules Verne d’avoir programmé ce film en avant-première en avril dernier. Un choix audacieux. Merci.