Culte du dimanche : Monstres & Cie

Par Fredp @FredMyscreens

Avec la sortie événement de Toy Story 3 ce mercredi, on n’échappera donc pas à un petit retour en arrière sur un film Pixar et en particulier un film auquel Lee Unkrich a participé. Un concentré d’humour, de bonne humeur et d’émotions : Monstres & Cie.

Après 3 films réalisé et qui ont installé Pixar comme le nouveau grand studio d’animation américain, John Lasseter décide de passer la main et de confier le nouveau film d’animation à l’un de ses disciples. C’est à Pete Docter que revient donc la lourde tache de succéder au grand manitou, assisté et Lee Unkrich et avec Andrew Stanton à l’écriture (celui-là même qui plongera ensuite le public dans le Monde de Némo).

La réussite du film vient indéniablement de son écriture (comme la plupart des Pixar en même temps !) car le studio décide de prendre à revers l’histoire du monstre que l’on imagine tous dans le placard lorsque l’on est gamin. Ici, ce sont les monstres qui ont peur des enfants mais doivent récupérer leur cri, source d’énergie  incroyable. On découvre alors un univers parallèle où les monstres vivent une vie normale comme peuvent la vivre les humains (enfin presque). Les références et clins d’œil sont légion (le restaurant Harryhausen est ainsi un bel hommage au légendaire créateur de monstres du 7e art) et l’humour omniprésent.

Il faut dire que les personnages sont aussi là pour que l’on entre directement dans leur monde. Dès que l’on rencontre Bob Razowski et son ami Sully, on s’attache tout de suite eux. On sent tout de suite une profonde amitié qui dure depuis des années et qui fait toute la force de leur équipe de choc. On prend donc tout de suite plaisir à suivre leurs aventures. Et les personnages secondaires ne sont pas oubliés, Léon le Caméléon est un méchant assez menaçant pour tenir face aux deux compères, la petite Bouh qui débarque est mimi (et nous remémore tous les mômes de cet âge que l’on peut connaitre) comme tout et Germaine est une monstre de stoïcisme impeccable.

A ce scénario et ces personnages vient également s’ajouter une réalisation du tonnerre. L’aspect dessin animé cartoony rempli de couleurs en met plein les mirettes (cette découverte de la réserve de portes !, cette super idée de course poursuite autour du monde en 3 portes !) et donne une pêche d’enfer, les personnages sont très bien animés et on notera la performance des animateurs sur le velu Sully.

Mais évidemment, comme dans tous les Pixar, il y a de nombreux messages destinés aux adultes. Car si les gamins vont s’éclater avec les aventures des monstres et les gags et répliques à mourir de rire (en ce sens, le doublage version française est aussi une grande réussite à souligner), les adultes y verrons un parallèle avec le monde de l’entreprise, demandant à tout prix de la rentabilité au détriment du bien être des salariés qui se doivent d’être productifs (le patron, les procédures administratives de Germaine, le collègue arriviste). C’est un peu comme si Pixar prônait sa philosophie d’entreprise, comme quoi le travail sera mieux fait et beaucoup plus profitable si tout le monde y prend du plaisir. Pour d’autres, ce sera aussi un petit message sur l’homoparentalité (vous ne l’aviez pas vu arriver celui-là hein !). Car si il n’y avait pas eu cette histoire d’amour entre Bob et Celia, deux monstres mâles qui partagent le même appartement et  vont presque adopter la petite Bouh, c’est tout de même assez évocateur. Preuve que Pixar peut évoquer des sujets sensibles d’une manière ludique et subtile.

Bref, avec ce Monstres & Cie, Pixar montre que John Lasseter n’est pas le seul à bord et qu’il y a un vivier de talents incroyable. Monstres & Cie enfonce donc le clou et démontre clairement qu’il s’agit du meilleur studio d’animation américain.  Si il n’y a pas de révolution à la Toy Story, Monstres & Cie offre tout de même un moment de joie intense que l’on peut se repasser en boucle et pour lequel on peut connaitre toutes les répliques par cœur sans se lasser.