Pixar, 15 ans de bonheur (3e partie)

Par Fredp @FredMyscreens

Ça y est, Toy Story 3 sort aujourd’hui sur les écrans. Après une première partie sur les débuts et une 2e partie sur la relève assurée, voici donc la 3e et dernière partie de la rétrospective Pixar.
De Toy Story à Toy Story 3, Pixar, c’est 11 films et 15 ans de bonheur !

3e Partie : La maturité, vers l’infini et au delà !

Le retour de John Lasseter avec Cars a signé l’arrivée d’une certaine maturité chez Pixar. A partir de ce moment, leurs films d’animation ont commencé à adopter un ton plus nostalgique tout en développant des messages toujours plus intéressants à travers leurs films et en relevant des défis assez inédits.

Et le premier à arriver dans cette veine est Ratatouille. Après les Indestructibles, Brad Bird revient avec l’histoire de ce rat cuistot dans un Paris romantique à souhait. Le sujet n’était pas évident. Faire d’un rat (rongeur le plus détesté qui puisse être) le héros d’un film d’animation et en plus de faire cuisiner avec goût, il fallait oser. Évidemment Pixar l’a fait et a livré un film rempli d’émotions sur l’accomplissement du rêve. Peu importe la taille ou le handicap de départ, lorsque l’on veut faire ce que l’on aime et qu’on est soudé avec les gens qui nous entoure, on peu arriver à tout. L’animation se montre de plus en plus poussée mais c’est surtout cette vision de Paris, cet amour de la cuisine qui portent le film, emprunt de nostalgie. Le film remporte donc à juste titre son oscar du meilleur film d’animation.

Ensuite, c’est au tour d’Andrew Stanton de revenir avec un nouveau défi. Après avoir créé des océans plus vivants que jamais avec Némo, il nous fait faire un bon dans le futur avec Wall-E. Cette fois encore, le pari est osé pour Pixar puisque toute la première partie du film est muette. Nous suivons le robot le plus attachant depuis D2-R2 (son physique à la N°5 et ses bruitages de Ben Burtt y sont pour beaucoup) sur notre planète devenue décharge. Pixar s’est encore surpassé sur la technique en nous proposant une vision incroyable de réalisme dans toute cette première partie. Puis, dans l’espace nous faisons alors connaissance avec le futur des être humains qui ont évolué de manière inattendue mais finalement dans la lignée de ce que l’on vit pour le moment. Ainsi Wall-E est le film de Pixar le plus engagé politiquement (consommation à outrance, écologie) et cela ne plaira pas forcément aux spectateurs américains. Mais on n’en oublie pas l’humour cher à Pixar et les nombreuses références à la SF (2001 en particulier). En remportant le Golden Globe et l’oscar du meilleur film d’animation, Wall-E devient le film le plus poussé du studio.

Mais un autre défi attend le studio et c’est Pete Docter qui va le relever. Ce défi est de faire d’un vieillard le héros d’un film d’animation. Et si l’on pouvait avoir des doutes, avec Là-Haut, Pixar les balaie dès les premiers instant en nous serrant la gorge dès les 10 premières minutes au cours desquelles on reverra toute la vie de Carl défiler. Ses bonheurs et ses malheurs, nous conduisant à comprendre pourquoi l’aventure qui l’attend est exceptionnelle. Une fois cette mise en place faite, c’est du pur Pixar. Le message de l’entraide entre génération est impeccablement transmis et les pointes d’humour (les chiens qui parlent en particulier sont à mourir de rire) sont toujours là pour ne pas trop se pencher sur le mélo de l’histoire. Le film aura également marqué le Festival de Cannes puisqu’il s’agit du premier film d’animation à y être projeté (certes en ouverture et hors compétition, mais c’est le signe que le cinéma d’animation est enfin reconnu). Puis c’est encore une fois la consécration avec les habituels golden globe et oscar du meilleur film d’animation.

Évidemment, on n’oublie pas les court-métrage. Que ce soit un extra-terrestre qui passe son permis d’enlèvement de terrien ou le magicien Presto et son lapin tous droit sortis de Tex Avery en passant par la vision particulière des cigognes qui apportent des bébés, Pixar explore toujours de nouvelles pistes. Et c’est encore le cas avec Day & Night qui porte un message de tolérance en exploitant à de bonnes fins artistiques la 3D. Une excellente introduction à Toy Story 3 qui débarque sur les écrans.

Et ainsi, aujourd’hui, avec Toy Story 3, Pixar boucle la boucle débutée il y a maintenant 15 ans. Le film renferme tout ce qu’est Pixar, l’essence même de l’esprit du studio, reprenant les expériences passées sur chaque film pour en sortir le meilleur. Toy Story 3 est ainsi une réussite totale, reflet du studio qui a grandit avec ses spectateurs et qui regarde le passé dernière lui de façon nostalgique et voit devant lui l’avenir d’une autre façon.

Après ces 15 années de pur bonheur, on espère donc que ça va continuer ainsi. Et il n’y a aucune raison pour que Pixar déçoivent puisque leur prochains films s’annoncent toujours comme de vrais bijoux de cinéma. Vivement The Bear and the Bow, Cars 2, Newt et surtout John Carter of Mars. Prêts pour aller vers l’infini et au delà ? Avec Pixar, toujours.