Tamara Drewe, critique

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Pour son retour à la comédie, Stephen Frears s’offre Gemma Arterton et un peu d’humour noir so british. Attention, Tamara Drewe débarque dans nos campagnes.

Tamara Drewe affiche stephen frears gemma artertonDe Stephen Frears, on retiendra surtout son adaptation des sulfureuses Liaisons Dangereuses, The Queen (enfin, celui-là surtout pour la performance d’Helen Mirren) et bien sûr High Fidelity (la meilleure comédie romantique pour mec qui existe). Mais pour son retour à la comédie sans prétention, il décide d’adapter un petit graphic novel : Tamara Drewe.

Là où ça devient intéressant, c’est que nous nous retrouvons du coup dans un petit cottage dans un petit trou paumé de l’Angleterre destiné aux écrivains en mal d’inspiration où la jeune Tamara Drewe revient après 10 ans d’absence et un nez tout refait pour mettre à ses genoux tous les hommes qui croisent son chemin. Forcément, ça remue pas mal dans le village.

Tamara Drewe Gemma ArtertonOn ne peut pas dire que Stephen Frears possède un style clairement identifiable au vu de la diversité de ses œuvres passées, mais il y a au moins toujours un contrat qualité minimum garanti. C’est encore le cas ici. Car si Tamara Drewe ne sera clairement pas une œuvre mémorable, on en ressort avec l’impression d’avoir vécu un bon moment. L’histoire est suffisamment intéressante pour être suivie et les personnages ont suffisamment de consistance pour que l’on s’écoute leur états d’âme. Sûrement grâce à l’esprit chorale qui règne et ne laisse personne de côté.

Tamara Drewe Gemma Arterton Dominic CooperÉvidemment, parmi tous les excellents acteurs présents, on retiendra surtout la performance de Gemma Arterton qui joue enfin de son image bimbo (héritée de ses participations à James Bond, Choc des Titans et Prince of Persia) pour mieux nous faire apprécier son jeu. Il faut croire que tourner sur ses terres anglaises lui fait du bien (après être ressortie gagnante de la Disparition d’Alice Creed, on comprend mieux l’intérêt des producteurs pour la demoiselle) et ce n’est pas le shorty short qui fera dire le contraire au spectateur mâle dans la salle. On peu aussi noter la présence de Dominic Cooper (Une Éducation), qui confirme son intérêt pour les rôles un peu décalés dans les petits film, dans les fringues d’un rocker adulé par l’une des gamines du village).

Tamara DreweMalgré ces qualités, on pourra tout de même reprocher au récit de sérieusement trainer en longueur. Car saison par saison, certaines scènes se révèlent assez inutiles et ne font que peut avancer l’histoire. Du coup ça manque de rythme pour une comédie. D’autant que l’humour noir n’y est finalement pas aussi présent qu’espéré. Au final, c’est plus une comédie de mœurs qu’une vision satirique du métier d’écrivain. Même la chirurgie esthétique de Tamara et son sex-appeal ne sont finalement que peu abordés alors que l’histoire était censée (au moins un peu) tourner autour. Mais au moins, nous n’aurons pas un énième vaudeville à la française et l’empreinte british est bien imprimée sur la pellicule, ce qui laisse toujours un petit arrière-goût savoureux.