Ils sont hargneux, moches, méchants et mangeraient tout et n’importe quoi. Dans Piranha 3D, Alexandre Aja fait ressurgir les petits monstres du passé pour un véritable bain de sang.
Vous aimez les jolies filles qui se trémoussent en bikini et la chair fraîche ensanglantée ? Alors Piranha 3D est fait pour vous. C’est Alexandre Aja qui s’attaque au remake du film culte de Joe Dante et si il était sérieux avec le très sauvage La Colline a des Yeux, il bascule complètement dans le 2d voir 3e degré avec les bestioles affamées. Il n’y a qu’à voir le scénario aussi fin que le string de Kelly Brook : comme le veut la tradition du Spring break, une armée d’étudiants vient prendre quelques jours de bon temps aux abords d’un lac. Au programme, baignade, sexe, techno, drogues, bref, tout ce qu’on peut imaginer pour qu’ils fassent la fête dans un état second. Mais un séisme libère des milliers de piranhas préhistoriques affamés qui se régaleraient bien avec la chair de ces ados.
Bref, point de scénario ici. Tout au plus allons nous suivre avec plus ou moins d’intérêt la lutte d’Elisabeth Shue, shérif de la ville, et de son môme, embarqué sur un bateau pour le tournage d’un film très hot contre les voraces bébêtes aquatiques. Mais Aja ne fait pas mentir la tagline de l’affiche, il y aura bien sea (soleil et étendue l’eau sont bien là), sex (il y a assez de fessiers, de boobs et de dialogues crus pour contenter tous ces messieurs) and blood (oui, vous aurez du sang, de la chair mordue, des corps découpés, …), en particulier pendant ce qui constituera le climax du film. Un grand moment de panique sur la plage et de plaisir pour les amateurs de gore. Tout y passe, de la bombe coupée en deux, aux seins ensanglantés, jusqu’à la décaptiation, le largage de boyaux et du sachimi fait avec les hélices de hors-bord. Bref, Aja se fait vraiment plaisir et du coup, le spectateur prend bien son pied devant tout ces étudiants débiles qui se font massacrer en masse. Un vrai bain de sang à consommer sans modération.
On peut reprocher aux film d’avoir des personnages sans intérêt mais ils ne sont là que pour servir de pâté à piranha. On remarquera juste Ving Rhames en gros dur qui découpe de la poiscaille ou Jerry O’Connell en producteur de films pornos obsédés par les attribus de ses naïades Kelly Brook et Riley Steele. Même Eli Roth participera un moment au concours de t-shirts mouillés avant de s’exploser la tête contre un bateau. Mais les deux personnages que l’on retiendra le plus, ce sont évidemment les guests de luxe que sont Richard Dreyfuss (hommage aux Dents de la Mer) et surtout un Christopher Lloyd génial qui nous remet en mémoire ce bon vieux cinglé de Doc Brown.
Malgré tout le plaisir qu’on peut prendre face à ce gore complètement second degré, trois défauts sont tout de même à relever. Le premier une omniprésence du sexe qui rendent le film assez lourd et parfois même vulgaire. Le second, c’est qu’il est beaucoup trop court (tout juste 1h30) et se termine alors qu’on aurait voulu plus de sang (mais la suite devrait nous satisfaire). Enfin, le troisième est évidemment la 3D qui, bien qu’elle permette quelques petits effets sympathiques (câble qui vient fouetter le public avant de trancher dans le vif, …), est utilisée en post-production et ne sert donc pas à grand chose, sans compter les lunette qui assombrissent considérablement les images de fonds marin (alors on ne distingue plus rien).
Malgré ça, le plaisir coupable de voir tous ces écervelés se faire bouffer vivant a un côté jouissif qui ne s’explique pas et met bien en appétit. En 2 mots, avec moins de cul et plus de sang le contrat aurait parfaitement rempli.