Culte du dimanche : Dracula

Par Fredp @FredMyscreens

A l’occasion de l’Étrange Festival qui a débuté ce week-end avec une Nuit Vampire, revenons sur le plus célèbre d’entre eux, raconter par un très grand réalisateur : Bram Stocker’s Dracula par Francis Ford Coppola.

Si il y a bien une créature mythique dans la littérature et le fantastique, c’est bien le vampire, d’ailleurs plus d’actualité aujourd’hui que jamais. Toutes les variations existent, des cultes Nosferatu et films de la Hammer aux Blade, Twilight et autres True Blood, les noctambules suceurs de sang remportent toujours un grand succès, peu importe les époques. Cet attrait est sans doute dû à l’aura mystérieuse, immortelle et sensuelle que cette créature dégage. Et le plus grand représentant de l’espèce est bien sûr Dracula, immortalisé à la fin du XIXe dans l’ouvrage de Bram Stocker.

Après maintes interprétations (on retiendra évidemment les inoubliables Bela Lugosi et Christopher Lee), Francis Ford Coppola décide de reprendre le mythe à la base en adaptant le plus fidèlement possible le livre, journal de bord de Bram Stocker tout en y a joutant un certain nombre conséquent de faits liés au personnage historique Vlad L’Empaleur. Dénotant avec l’état d’esprit régnant en 1992, Coppola réalise son film à l’ancienne avec très peu d’effets spéciaux mais avec des décors et costumes magnifiques et surtout une histoire gothique et romantique digne de la légende.

Ici, nous avons droit aux origines du personnage présentées dans un tableau d’introduction de toute beauté, nous plongeant dans une ambiance romanesque intemporelle (juste équilibre entre les ambiances gothiques et victoriennes). On comprend alors que le personnage de Dracula n’est pas un monstre mais un être maudit, rongé par la culpabilité et l’amour, traversant le temps dans le mince espoir de retrouver un jour sa bien aimée. Reprenant le mythe du vampire tel qu’il se doit d’être, le récit est romantique mais dégage également une bestialité et une sexualité intense, venant à la fois de Dracula lui-même mais aussi de ses concubines (première apparition de Monica Bellucci) et de ses proies (magnifique et effrayante Sadie Frost dans la robe mortuaire de Lucy) . Coppola a parfaitement comprit l’état d’esprit de Stocker et ce qui fait tout le mystère et l’attrait de la créature.

Il faut d’ire qu’il est en cela appuyé par un carré de comédiens exceptionnels. Si Keanu Reeves débute et convainc, Winona Ryder est plus innocente que jamais et Anthony Hopkins est un Van Helsing bien plus intéressant que Hugh Jackman. Mais bien sûr, c’est Gary Oldman qu’on retiendra dans le rôle titre. Métamorphosé à plusieurs reprises mais toujours reconnaissable, il nous présente un Dracula hanté par ses actes, romantique, charismatique, impérial.

Certes, les décors et effets sont aujourd’hui dépassés (on voit clairement que c’est du studio), mais les autres atouts artistiques sont tels que le film reste aussi intemporel que son héros, dégageant toujours cette esprit gothique à la fois sauvage et romantique qui donne toutes ses lettres de noblesse au vampire et faisant repartir la légende du bon pied. Dès lors, quand on évoque Dracula au cinéma, en pense forcément à la version de Coppola, toute aussi personnelle au réalisateur qui nous présente un film sur l’amour éternel, que fidèle à l’œuvre originale et originelle.