Troisième entretien avec le grand gourou du scénario hollywoodien qui nous invite à réfléchir à ce qui distingue un bon scénariste d’un mauvais.
Après nous avoir rappelé qu’un scénariste doit penser avec son imagination plutôt que son portefeuille, puis que l’écriture de dialogues est un « work in progress, Robert McKee évoque aujourd’hui les forces et faiblesses de l’écriture télévisuelle « postmoderne »…
Devenu script-doctor à l’aube des années 80, Robert McKee commence dans la foulée à enseigner l’écriture de scénario à l’Université de Californie du Sud.
Le succès de ses cours donne rapidement naissance à des séminaires, dont le célèbre Story, qu’il a dispensé dans le monde entier et dont vous pourrez découvrir un condensé dans l’ouvrage éponyme.
Après nous avoir expliqué que les mauvais auteurs n’ont rien à raconter, puis que l’écriture de dialogues est participative, le grand « screenwriting guru » nous vante les avantages de l’écriture télévisuelle, notamment en matière de séries. Elle est, selon lui, de plus en plus intéressante sur la forme (hem, on parle bien de fictions US hein…), car elle s’appuie sur une narration plus technique, complexe (flash-backs et flash-forwards), inventive, qui fait participer le spectateur par le biais de l’ironie dramatique. Pour ce qui est du fond, Robert McKee est nettement moins dithyrambique… Il garde cependant foi dans l’écriture elle-même, l’être humain ayant de plus en plus besoin de la fiction pour compenser une certaine perte de repères et de valeurs dans le monde réel. Bref, un entretien plein de substance!
Dans un tout autre registre, je vous invite également à voir ou revoir Robert McKee s’autoparodier dans le film Adaptation.
Copyright©Nathalie Lenoir 2010