The Town, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après un essai fructueux, Ben Affleck repasse à nouveau derrière la caméra pour un film de braquage plutôt réussi : The Town.

On ne peut pas dire que Ben Affleck soit un grand acteur. Pourtant, il a surprit son monde en passant derrière la caméra pour Gone Baby Gone qui s’est avéré être un très bon polar intimiste, dans la lignée de Mystic River. Évidemment, il n’allait pas en rester là et tenter de confirmer cette première impression. Il revient donc cette fois avec une histoire de braquage à Boston, The Town.

On entre directement dans le vif du sujet en assistant à un braquage de banque plutôt audacieux et sous tension qui permet de planter le décor, les personnages principaux et quelques enjeux pour la suite puisque toute l’histoire va en découler. Car le leader va revoir et se rapprocher peu à peu de la directrice qu’il avait prit en otage.

Ben Affleck continue sur la lancée intimiste de son premier film. Car on sent bien que ce qui l’intéresse ici, c’est plus l’esprit qui règne dans ce quartier de Boston que l’intrigue policière. Le réalisateur dépeint parfaitement la proximité entre les personnes du quartier et son isolement du reste de la ville, tout en s’attachant à ses personnages. A Charlestown, on est braqueur et si on se fait pincer, mieux vaut crever que d’aller en prison. Du coup, on se fout bien du plan pour le prochain braquage pour ne nous intéresser qu’aux personnages.

Alors qu’il avait mit son frère en scène dans Gone Baby Gone, Ben Affleck s’est cette fois-ci octroyé le rôle principal du braqueur au grand cœur. Un rôle qui lui sied parfaitement, de part son caractère, réservant une part d’ombre mais aussi de gentillesse propre à Ben Affleck (qui ne pourrait pas jouer un méchant). Du coup, il confie la tache du bad boy à un Jeremy Renner violent et imprévisible (qui confirme le bien qu’on penses de lui depuis Démineurs). A côté, les autres sont un peu plus effacés, que ce soit Rebecca Hall ou John Hamm. Mais on remarquera tout de même les prestations de Chris Cooper (qui n’a qu’une scène, mais une scène intense sur la relation père-fils évoquée, ou l’on sent bien que pour eux, la prison, c’est l’horreur) et Pete Postlethwaite.

Mais n’ayez crainte, ce n’est pas parce que Ben Affleck s’intéresse avant tout à ses personnage qu’il oublie de filmer ses scènes de braquage correctement. Au contraire, celles-ci sont bien pensées et intenses. Sans avoir besoin de nous montrer tout le plan à la Ocean’s, il entre dans le vif du sujet et, à défaut de grande originalité (en cela il respecte bien les codes), se révèle d’une sacrée efficacité. On regrettera seulement quelques touches d’humour pas forcément bienvenues à certains instant et diminuant l’impact dramatique et la tension du film.

Avec The Town, Ben Affleck confirme donc qu’il est un réalisateur sur lequel on peut désormais compter, honnête dans on propos comme dans sa mise en scène, naviguant avec une grande justesse et habilité dans ces histoires intimistes et authentiques, montrant un aspect peu connu de certaines banlieues américaines avec des personnages attachants.