Bête féroce affamée multi rediffusée, plongez dans la gentille terreur de LAKE PLACID, pour un bon petit nanard à classer sans suite (oui arrêtez-vous au premier).
Hasard des aléas des rediffusions télés, cette semaine passait sur une des chaînes du satellite, un des classiques du genre « fantastique » : LAKE PLACID. Il n’en fallait pas plus pour s’arrêter un instant sur un bon exemple de film américain sympathique incluant grosse bébête monstrueuse, acteurs de 2nd zone, scénario aussi épais qu’un billet de banque et décor pittoresque. Confectionné dans un écrin de qualité, LAKE PLACID reste une production où les moyens garantissent tout de même un certain spectacle.
Sorti en 1999, LAKE PLACID est un film fantastique (si on peut dire car mis à part le titre du film, il n’y a rien de bien inquiétant ni d’effrayant dans ce film) de Steve Miner (qui a réalisé 1 ou 2 Freddy, 1 Halloween et quelques épisodes de séries) avec les acteurs Oliver Platt (dans le rôle du gros excentrique), Bridget Fonda (la scientifique bruyante et maladroite), Bill Pullman (l’écologue coincé) et Brendan Gleeson (le shérif pataud).
L’histoire est comme d’habitude assez classique : une charmante bourgade d’une contrée Etats-unienne se retrouve confrontée à un animal dévorant ses concitoyens s’approchant de trop près de son habitat. S’en suit l’arrivée d’une paléontologue new yorkaise larguée par le travail de terrain, puis celle tout aussi fracassante d’un riche professeur de mythologies/aventurier qui vont tenter d’arrêter l’animal.
Passé ce synopsis plus que léger, l’atout du film est en réalité la relation entre ses personnages qui percent les mystères agités de ce lac habité… bien que d’aspect plutôt placide (ha !). En effet, le décalage habituel différenciant ploucs de la campagne/gens stressés de la ville va être source de frictions et l’attrait principal résidera d’ailleurs dans le ressort comico-pseudo romantique des relations avec la jeune femme new yorkaise. La jolie fille qui a peur de tout mais qui n’a pas sa langue dans sa poche se démènera afin d’identifier cette « bête » (bien qu’on sait dès les 7 premières minutes du film qu’il s’agit simplement d’un très gros crocodile) et aidera ensuite à la traquer.
Confrontée au charmant officier des eaux et forêts (bel homme et faussement benêt), au shérif local (bedonnant, patibulaire mais pas si bête que ça) et l’excentrique professeur (riche aventurier à la gouaille rapide et au tempérament assez agaçant), elle devra s’imposer dans ce milieu d’hommes, faire ses preuves et déjouer le machisme primaire de ces énergumènes de la campagne. Rien de bien neuf il faut le reconnaître.
Une fois de plus, dans ce genre de film fantastique comique, quelques scènes burlesque sont sensés nous décrocher un sourire (personnage qui va uriner au milieu de la nuit, séance de kayak,…), avec des gags récurrents (la fille se fait mettre à terre accidentellement à 4 reprises tout de même) pour agrémenter le film.
Au final, un film plutôt sympathique sur la forme, mais très basique sur le fond : confrontation avec la bête, séquence pseudo gore (adjoint du shérif qui se fait croquer la tête, employé qui se fait dévorer le bas du corps,…), phases de piège du crocodile… Donc, LAKE PLACID est une production honnête avec des effets spéciaux corrects et acteurs justes même si pas fabuleux. LAKE PLACID est une sorte de film à gros budget, référence dans le genre même s’il ne casse pas la barque, et qui n’est qu’une pâle reprise copié/collé des règles habituels. Comparé à TREMORS, cela manque cruellement d’horreur.
Dévorez la bande-annonce :