Avant de devenir un sulfureux cinéaste, Larry Clark était déjà un talentueux photographe. Voici une excellente nouvelle pour tous ceux qui, comme moi, lui vouent une admiration sans borne. Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris lui consacrera une exposition du 8 octobre au 2 janvier.
Je vais m’y ruer dès que possible, et vous?
Il fait partie des cinéastes les plus controversés de sa génération et ses cinq longs-métrages sont autant de coups de poing. Depuis les années soixante, Larry Clark explore le malaise adolescent et ses dérives avec un cynisme qui n’est pourtant pas dénué de poésie. Ses œuvres cinématographiques sont tour à tour saisissantes, Kids (1995) et Bully (2001), romantiques,Another Day in Paradise (1997), faussement tendres, Wassup Rockers (2005), ou vénéneuses, Ken Park (2002), mais elles sont toutes empreintes d’une grâce éthérée mais cruelle et d’une profonde recherche esthétique. On retrouve ces thématiques et ces codes visuels dans le travail photographique du cinéaste.
Le MoMA présente cet automne deux cent tirages photographiques d’origine signés Larry Clark, exposition conçue en étroite collaboration avec l’artiste, un évènement à ne manquer sous aucun prétexte!
Présentation de l’exposition:
De ses clichés noir et blanc du début des années 1960 aux longs métrages qu’il réalise depuis 1995 tels que Kids (1995), Bully (2001) ou Ken Park (2002), Larry Clark, internationalement reconnu pour son travail, traduit sans concession la perte de repères et les dérives de l’adolescence.
À côté des portraits de nouveaux-nés et d’animaux réalisés par sa mère photographe dont il était l’assistant, l’exposition présente les images mythiques de Tulsa (1971) et Teenage lust (1983), ainsi que des œuvres inédites de ces périodes. Un film 16 mm sur la vie des toxicomanes de Tulsa, tourné en 1968 et récemment retrouvé, est également projeté pour la première fois.
Des skateboarders de New York au ghetto latino de Los Angeles, Larry Clark révèle, dans ses séries photographiques des années 1990 et 2000, le quotidien d’adolescents en quête d’eux-mêmes, expérimentant drogues, sexe et armes à feu. Les séries 1992, The Perfect Childhood (1993) et punk Picasso (2003), toujours issues de la culture de la rue et du rock, affirment son regard acéré sur la marginalité, telle que l’Amérique refuse de la voir.
Enfin, les grands formats en couleur de la série Los Angeles 2003-2010 ainsi qu’un long-métrage inédit accompagnent le passage de l’enfance à l’âge adulte de Jonathan Velasquez, jeune skater vénézuélien, personnage principal du film Wassup Rockers (2006).
Depuis la parution en 1971 de Tulsa, ouvrage fondateur sur le désarroi et la violence d’une génération, le travail de Larry Clark hante la culture américaine. La force de ses images, au-delà de leur dureté et de leur noire séduction, réside dans la quête d’une vérité nue, d’un réalisme sans fard.
Exposition interdite aux moins de 18 ans.
Commissaire général : Fabrice Hergott
Commissaire de l’exposition : Sébastien Gokalp
Autour de l’exposition
- Rencontre avec Larry Clark le 8 octobre au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
En partenariat avec le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris :
Rétrospective des films de Larry Clark, en sa présence, à la Cinémathèque française, du 8 au 11 octobre. Leçon de cinéma le 9 octobre.- Visites-conférences
Exposition organisée avec le soutien des galeries Simon Lee, Londres et Luhring Augustine, New York ainsi que le Fond franco-américain pour l’art contemporain étant données.
Copyright©Nathalie Lenoir 2010