Pas de réelle actualité condamnable cette semaine, alors penchons-nous sur un versant très mal exploité du cinéma : le thriller oppressant avec des enfants. Revenons sur GLASS HOUSE, thriller américain, qui nous laissera hélas, de glace (sigh).
THE GLASS HOUSE : THE GOOD MOTHER en V.O. est un film sorti en 2006. Chez nous, habilement appelé LA PRISON DE VERRE 2 (oui, il y a un numéro 1 apparemment) est passé plutôt inaperçu.
Et pour cause, ce thriller très esthétique situe l’action dans une campagne plutôt désertique dans une vaste maison d’architecte ultra classe. Les adultes principaux, les parents, sont de riches blancs américains vivants dans l’opulence et le confort. Jusqu’ici, difficile de faire une comparaison directe avec le style de vie à la française. L’histoire donc de THE GLASS HOUSE narre la vie d’un jeune frère et de sa sœur adolescente, qui vient de basculer suite à l’accident de voiture ayant tué leurs parents. Ils vont être adoptés par un couple de trentenaires qui a perdu son enfant dans une scène d’ouverture du film, assez bien faite et plutôt troublante. Déboussolés par ce changement de vie, les enfants vont découvrir petit à petit que leurs parents adoptifs et surtout leur nouvelle maman, sont plutôt zélé dans leur rôle.
La valeur ajoutée de THE GLASS HOUSE réside vraiment dans son ambiance et dans son image. Cette dernière est très chaude, ensoleillé et les mouvements de caméra sont plutôt porté à hauteur des personnages ce qui donne une dimension proche. La bande-son est intrigante, omniprésente, oppressante voire ennuyeuse. En effet, grosse faiblesse du film et du genre thriller en général : la musique. A trop répéter les lignes de piano évanescentes, le spectateur s’en retrouve lassé par ce pathos sonore et n’est plus trop réceptif au changement d’ambiance sensé le troubler. On ressent dans l’histoire planante que quelque chose s’est passé pour le couple qui a perdu son fils et bien évidemment, les indices se mettent en place d’eux-mêmes, le pot-au-rose se révélant de lui-même naturellement.
Autre tare de ce type de film : la montée en puissance des actes de violence est plutôt prévisible voire ridicule. A partir du moment où les premiers mots (maux) sont lâchés et que l’on comprend que ces parents sont plutôt particuliers, rien ne choque vraiment plus. Les parents adoptifs sont hyperactifs, aux petits soins pour leurs nouveaux enfants, mais à outrance. L’extrême est vite atteint et le spectateur comme les enfants du film arrivent vite à saturation.
Dès qu’on a compris que la mère cache un lourd passif lui conférant un comportement ultra excessif dans l’autorité quand elle entend jouir, la succession de confrontations toujours plus violentes les unes que les autres (verbales, gestuelles, psychologiques, physiques) est assez prévisible. Certes, tragiquement affecté et bizarrement affairé autour de ses différents enfants (oui, il y en a d’autres et de lourds secrets se tapissent dans cette maison de rêve, qui l’aurait cru ?), la mère est une folle du ménage façon Bree Van de Kamp, qui fait respecter les bonnes manières comme à l’armée.
Ca pourrait être un film tragique, cynique, noir mais il se révèle en fin de compte poussif, débile et pas assez taré. Seule la mère tire son épingle du jeu par son interprétation physique irréprochable de la mère poule complètement psychotique. Néanmoins, on attend désespérément le moment où quelque chose de vrai va se produire et va trancher avec la progression plutôt logique de l’histoire.
Hélas non, ce film cristallise les lacunes et les clichés ultras éprouvés des thrillers psychologiques et autres films à suspense où l’escalade de tension terrasse les personnages. THE GLASS HOUSE avec son cortège de blessures, griffures, gifles, empoissonnements masquant l’amour vache d’une mère pour son enfant n’est en fait qu’un ressassé de MISERY mélangé avec DESPERATE HOUSEWIFE. Dans la veine perverse de HARD CANDY ou l’oppression d’une maison claquemurée comme dans HOSTAGE, GLASS HOUSE est un labyrinthe mental plutôt doux, à l’image de cette batisse dont on ne peut s’échapper, mais par contre n’évite pas les clichés du genre. Alors nanard : oui presque ; culte : certainement pas. A voir pour la sexy en diable et folle maman, Angie Harmon !!