Kaboom, critique

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Gregg Araki revient et dynamite l’adolescence dans un festival pop psychédélique avec Kaboom. Mon petit coup de coeur barré de la rentrée.

Kaboom, critiqueAprès un éthéré et grave Mysterious Skin et un plus potache Smiley Face, Gregg Araki revient à ce qui a fait l’essence de son cinéma avec Kaboom qui rappellera forcément sa trilogie adolescente apocalyptique représentée par the Doom Generation : une histoire d’ados s’interrogeant sur la sexualité et la fin d’un monde partant dans un délire de complot mettant l’amérique face à ses propres rejetons.

Ici tout commence un peu façon Lois de l’Attraction avec des étudiants qui s’éclatent sur le campus. Parmi eux, Smith, obnubilé par son très sex roomate et couchant avec une blonde avec qui la connexion passe vraiment bien et racontant tout ça à sa meilleure amie lesbienne. Mais un space cake et d’étranges visions de meurtre vont chambouler cette vie de pur plaisir. Entre complots, sectes, capacités surnaturelles, Smith et ses amis ne sont pas au bout de leurs surprises.

Ce qu’il y a de bien avec le cinéma de Gregg Araki, c’est qu’il est plutôt imprévisible et il en fait une nouvelle démonstration ici. Kaboom, critiquePassant aisément du film de campus au film barge tendance Richard Kelly ou David Lynch sous ecstasy, il dépeint avec une enthousiasme et sans retenue les affres de ces ados qui s’imaginent déjà morts à 20 ans, cherchant du coup à vivre toutes les expériences avant leurs derniers instants. Sex, drugs and rock’n'roll sont bien au programme de ce gros space cake acidulé qui respire la sexualité débordante de ces jeunes.

Si il avait réussi à poser sa caméra pour rendre son Mysterious Skin poétique, Gregg Araki en met plein la vue avec des images hallucinées, hallucinantes, nous faisant entrer de plein pied dans l’univers coloré et gentiment barré de ce Kaboom, Kaboom, critiquemoins sombre que Doom Generation mais reprenant grosso modo les mêmes thèmes que pour toute sa trilogie de l’apocalypse adolescente. Alors bien sûr, le rythme du film, son thème et la mise en scène en dérouteront un certain nombre mais c’est justement tout ces ingrédients et la dérision qui en découle qui permettent aussi d’accrocher à fond à cet univers. D’autant que les comédiens sont tous très bien dirigés, de Thomas Dekker qui fait oublier ses petits rôles dans la séries Heroes et Terminator à Juno Temple, magnétique et délivrant des répliques impeccables sur une BO d’enfer (Interpol, Placebo, Explosions in the Sky, …) sans oublier l’habitué James Duval.

Donc si vous aimez les films un peu barges, à l’univers coloré et psychédélique, plaçant de nombreuses sous intrigues pour finir dans un final explosif de révélations surprenantes, ce film risque bien d’être votre coup de cœur de la rentrée.