Obtenir un rendez-vous avec un producteur n’est pas chose facile pour un jeune auteur. En tentant de décrocher ce fameux entretien, il ne faut surtout pas oublier en chemin la première étape de toute démarche: se renseigner sur son potentiel interlocuteur.

Pourquoi faut-il se renseigner au préalable?

Pour deux raisons essentielles. Tout d’abord, comme nous l’avons déjà vu, tous les producteurs ne sont pas forcément honnêtes (et n’ont parfois de producteur que le titre) et pourraient profiter de la naïveté, voire du désespoir, de jeunes auteurs pressés de faire carrière. Je vous invite à lire ou relire à ce sujet l’article Aspirants scénaristes : les pièges à éviter. Avant de pitcher un projet à un producteur, il est indispensable de s’assurer de son sérieux et de la capacité de sa société à développer le projet. Certaines société n’ont rien produit depuis des années, ce qui n’est jamais bon signe…

Mais à vrai dire, la réciproque est tout aussi importante. Lorsqu’un scénariste décroche un entretien avec un producteur, il doit lui aussi faire preuve de professionnalisme. Savoir pitcher ne lui sera d’aucun secours s’il ne montre pas à son interlocuteur qu’il s’est renseigné sur sa société et ne l’a donc pas sollicité « par hasard » (ce qui serait rédhibitoire). Si tout le monde doit bien débuter un jour, aucun producteur digne de ce nom ne souhaitera travailler avec un amateur. Savoir démarcher, cela s’apprend.

Comment trouver ces informations?

Il n’existe bien entendu aucune recette infaillible mais il est relativement facile de trouver des indices de la réelle envergure d’une société de production. Voici quelques pistes:

• Les annuaires professionnels. Si tout le monde ne peut s’offrir l’Annuaire Bellefaye ou le Business Guide de l’Audiovisuel (version papier ou abonnement en ligne), sachez qu’ils sont proposés en libre accès par moult associations comme La Maison du Film Court (moyennant adhésion). A noter que les éditions DIXIT publient chaque année un annuaire des producteurs beaucoup plus abordable. D’autre part, la version online de l’annuaire Bellefaye permet de consulter la fiche des sociétés inscrites (seules l’accès aux coordonnées est payant), cela permet de s’informer sur les dernières œuvres produites.

• La presse spécialisée. Les deux plus solides références en la matière sont Le Film Français et Ecran Total. L’abonnement à ces revues est certes onéreux mais Ecran Total publie chaque année, au mois de décembre, un hors série qui recense les productions cinéma et télévision de l’année suivante, société par société, pour la modique somme de sept euros.

• Les bases de données. La plus célèbre est l’Internet Movie Database, qui pêche néanmoins en ce qui concerne les mises à jour. Autre bémol, ce site ne recense pas les sociétés de productions mais les producteurs eux-mêmes, il faut donc effectuer quelques recherches en amont. En France, la référence absolue demeure le site d’Unifrance qui possède son propre annuaire.

• Les moteurs de recherche, notamment Google, de loin le plus performant à l’heure actuelle. C’est peut-être bête à dire, mais si Google ne « connaît pas » un professionnel, c’est très mauvais signe…

• Le site de la société en question, si elle en possède un. Mais méfiance, ce que vous pourrez y lire n’a pas valeur d’Evangile, une vérification s’impose!

Si aucune de ces pistes ne vous permet de trouver d’informations sur une société, ou un producteur, je vous conseille vivement de passer votre chemin. En général, les « jeunes » sociétés sont avides de rencontres avec des auteurs et de lecture, mais le bât blesse quand il s’agit de signer un contrat d’option.
Le fait qu’une société soit florissante ne garantit bien évidemment pas que ses dirigeants soient respectueux des scénariste et du droit d’auteur, certains producteurs sont connus comme le loup blanc dans notre milieu. Mais à ce stade, tout est affaire d’expérience…

Copyright©Nathalie Lenoir 2008