Après avoir dynamité le film de zombies et porté les cases de 2 grands graphic novels à l’écran, Zack Snyder passe à l’animation pour le plaisir des enfants en adaptant (encore une fois) la série de chouettes romans Le Royaume de Ga’Hoole.
On a beau aimer ou non Zack Snyder, force est d’admettre que malgré son manque d’imagination (après tout, l’Armée des Morts, 300 et Watchmen ne sont que des remake sous stéroïdes ou adaptations à la case prêt), il ne manque pas de style. Et c’est justement ce style qui rend le réalisateur aussi identifiable. Du coup, lorsqu’il se lance dans l’aventure de l’animation pour « faire un film pour ses enfants» , on peut craindre une gentille fable familiale mais le Snyder réussi malgré tout a apporter un peu de sa patte à la réalisation de ce nouveau projet d’Animal Logic (Happy Feet).
Ce premier volet du Royaume de Ga’Hoole intitulé La Légende des Gardiens nous entraine donc à la découverte d’un univers où des chouettes sont des guerriers divisés en deux camps, le bien et le mal, qui vont s’affronter. Ce qui est étonnant, c’est de retrouver dans cette histoire des thématiques proches de ces récits d’aventures et ces quêtes initiatiques qui ont bercé les films d’animations de Don Bluth dans années 80. Dès lors, on se prend assez facilement à l’aventure. D’autant plus que les images sont absolument magnifiques (les séquences de vol sur le soleil levant sont du plus bel effet et des chouettes en armures, finalement, ça le fait grave) et ne sont pas entachées par une 3D qui donne une vraie consistance aux forêts. Même les effets/tics habituels du réalisateurs trouvent ici leur utilité en rendant les séquences d’action lisibles alors que l’on aurait pu craindre un cafouillage de plumes. Alors on ne peut qu’être émerveillé par la beauté plastique du film, désormais une constante sur les films de Snyder.
Pourtant quelque chose cloche à la vision. Malgré les belles images, on est tout de même déçu car l’histoire est somme toute assez convenue et reprend l’éculé duel du bien contre le mal. Ici les personnages sont ou blanc ou noir, sans ambiguïté. Du coup, à une époque où nous savons bien que tout héros a sa part d’ombre, le gentil discours parait bien simpliste et nous empêche d’adhérer complètement à la naïveté du héros. Quand en plus de cela les personnages secondaires sensés être le ressort comique ne sont pas exploités et que certaines séquences ont l’air coupées, on se dit que les enfants risquent de s’ennuyer ferme et que les parents manqueront de matière et de valeurs à transmettre devant ce spectacle aux valeurs respectables mais bien trop simple (ponctué par une chanson soupe-rock qui a le don de gâcher l’une des plus belles séquences du film). Non pas que le film ai développé sa propre identité, bien au contraire, mais il manque un quelque chose qui permettrai de s’attacher davantage aux personnages et à leur aventure.
Sous couvert d’images à la beauté indéniables et au réalisme saisissant qui valent à elles seules le spectacle, La Légende de Ga’Hoole peine toutefois à trouver le souffle épique promit. Mais Zack Snyder n’a pas fini de nous surprendre puisque face à sa maitrise des images, on se dit que son prochain plus fun Sucker Punch devrait déménager la baraque.