Doute sur son identité ou ses envies, l’Homme qui voulait vivre sa vie, laisse un sentiment ambigu à la sortie mais nous rappel tout le talent de Romain Duris. C’est déjà ça.
On ne va pas y aller pas quatre chemin (contrairement au film), si je n’ai pas spécialement accroché au film, c’est bien à cause de la première partie tout simplement insupportable. Toute la quintessence du cinéma dramatique français parisiano-parisien est représentée avec beaucoup de lourdeur. Encore une histoire de couple bourgeois malheureux, qui se déchire et essaie de tenir un peu le coup mais doit finir par regarder la vérité en face. Ajoutez des dîners et verres de vin dans chaque scène et vous avez tout ce qui est parfaitement détestable dans notre cinéma.
Heureusement, l’intrigue décollera ensuite lorsqu’un événement (que je ne révélerait pas ici pour laisser un peu de surprise) fera que Paul ira vivre une autre vie, loin de tout, au Montenegro pour devenir photographe. Là, ça devient plus intéressant. On comprend l’utilité de la longue première partie (sans pour autant excuser son cliché) qui permet de montrer tout ce qu’a perdu le héros et la quête identitaire qu’il va poursuivre. Mais un paquet de longueurs présentes pour montrer le combat interne du héros viennent alourdir le propos alors qu’il aurait gagné en impact à le traitant plus simplement.
L’autre atout du film est évidemment Romain Duris. Encore une fois, l’acteur démontre qu’il est bien l’un des plus talentueux de sa génération avec son jeu spécial mais montrant tout le débat, le doute de son héros. Duris nous entraine dans le drame que vit Paul Exben. L’acteur y est époustouflant et une nomination aux césars ne sera pas volée. A ses côté on retrouve une Marina Foïs au rôle difficile de l’épouse qui n’est pas heureuse et
Sur le plan formel (mise en scène, qualité d’écriture, jeu des acteurs), L’Homme qui voulait vivre sa vie est donc très bon, mais il est dommage que la première partie et les longueurs qui suivent plombent le film et nous empêchent de nous identifier au héros et à cette froide histoire pleine de tristesse.
Merci en tout cas à Ulike et Europacorp pour l’invitation à l’avant-première suivie d’un débat fort intéressant avec Eric Lartigau et Marina Foïs que vous pouvez retrouver ci-dessous.