C’était assurément l’une des séries les plus attendues de la rentrée. L’association d’HBO, du scénariste Terrence Winter et Martin Scorsese pour une série sur Atlantic City à l’époque de la prohibition. On peut dire que l’addition de tous ces talents paie puisque ce Boardwalk Empire est amené à devenir une grande série.
Autant le dire tout de suite, le résultat à l’écran est époustouflant. L’Atlantic City des années vingt prend vie sous nos yeux. La reconstitution (aidée par les fonds verts pour les extérieurs) est impeccable et la réalisation, sobre, permet d’installer le récit.
Dans les années 20, alors que la loi sur la prohibition vient d’être votée et appliquée, l’alcool circule sous le manteau et les gangsters commencent à émerger. Ainsi, « Nucky» Thompson, qui dirige la ville, mène son plan à exécution, entre manipulations, corruption, argent sale pour régner sur la pègre de la ville.
Mais Boardwalk Empire va bien plus loin. Terrence Winter a réussi à capter tout l’univers des années vingt. Il s’agit alors plus d’une fresque historique où les petites histoires se mêlent et fondent ce que l’on nous raconte dans les livres (l’apparition d’Al Capone en est un bon exemple et devrait prendre de l’ampleur). Ici, il est question de bien plus que de mafia, on parle aussi des droits des femmes (leur droit de vote arrive), de racisme (apparition du Ku Klux Klan), d’immigration, de retour de guerre, …
Bien sûr, la présence de Scorsese au générique est un gage de qualité et a permis de faire venir des comédiens issus du cinéma dans ce grand film fait pour la télévision. Ainsi Steve Buscemi tient le rôle principal et est impressionnant de prestance. Mais il y a aussi Michael Pitt qui voit son personnage de jeune protégé se complexifier et la présence magnétique de Michael Shannon en agent incorruptible du FBI. Des talents bruts exploités à merveille.