Avec un pitch aussi simple qu’absurde, Quentin Dupieux fait de Rubber un hommage au non sens qui serait plus répandu qu’on le croit. Pas de raison qu’un pneu tueur.
Tout commence en plein désert californien, au milieu de nulle part, un shérif sort du coffre d’une voiture, nous explique par maints exemples pourquoi les plus grands films et la vie elle-même sont nés sans raison.
Pendant le film, nous allons donc suivre deux histoires. Tout d’abord celle du pneu, fortement humanisé. Il roule, loue une chambre d’hôtel, regarde la télé, va à la piscine. C’est drôle, ridicule mais on compatit tout de même pour lui lorsqu’il se trouve devant une montagne de pneus incendiés, on tombe nous aussi amoureux de Roxane Mesquida. Et lorsqu’il se met à dégommer des objets, des animaux ou mêmes des têtes humaines, ça nous ramène aux bonnes heures de ces films faits avec 3 sous, beaucoup d’inventivité, du gore, et la volonté de ne pas se prendre aux sérieux (Peter Jackson de Bad Taste ? un peu). Et d’un autre côté, nous avons l’histoire des spectateurs qui regardent et commentent ce film qui se déroule réellement devant eux.
Aussi absurde soit-il, Rubber n’en démontre pas moins le non sens de l’attitude des spectateurs devant des faits, réels ou non et Quentin Dupieux met tout cela en scène avec une classe impeccable. Avec trois fois rien en effets (rappelant un peu quelques astuces et thèmes que Michel Gondry n’aurait pas reniés),
Malgré tout, comme avec beaucoup de « films concept» un peu étranges, Rubber souffre de quelques petites longueurs et on se demande si il n’aurait pas été plus efficace en simple court métrage ou en clip musical (tellement les images et la musique collent bien). Mais le non-sens absurde est tellement bien exploité que, si on arrive à entrer dans le film, on ne peut qu’adhérer au film. Un ovni comme on en fait rarement et que seul Mr Oizo pouvait nous proposer. On se demande alors quel sera son prochain portnawak.