A l’occasion de la sortie de Machete de Robert Rodriguez, revenons sur le film culte qui a fait de lui le meilleur pote de Quentin Tarantino et qui exploitait déjà à fond toute la mythologie Grindhouse : Une Nuit en Enfer.
Entre Robert Rodriguez et Quentin Tarantino, c’est une véritable histoire d’amour de cinéphiles. Tous les 2 possèdent les même références, le même humour, et la même idée d’un cinéma fun, ultra-référentiel et généreux. Pas étonnant qu’ils se soient rencontrés et aient collaboré ensemble à maintes reprises. Et si l’on retiendra bien sûr leur idée de faire renaitre le Grindhouse avec Death Proof et Planet Terror, c’est bien au milieu des années 90 avec Une Nuit en Enfer que tout à commencé entre ces deux enfants terribles.
Au début des années 90, Robert Rodriguez a commencé à se faire un nom avec El Mariachi et Desperado. D’un autre côté, Quentin Tarantino explose avec Reservoir Dogs et surtout la palme de Pulp Fiction. Tous les deux passionnés de films de genre assez barrés, ils vont se lancer dans l’écriture d’Une Nuit en Enfer. Quentin écrit le scénario et prend le rôle de l’un des héros tandis que Robert prend la caméra. L’histoire commence alors comme un typique film de Tarantino avec la présentation de ses frères Gecko, imprévisibles mais avec finalement un grand cœur lorsqu’ils rencontrent la petit famille du père Jacob Fuller. On pense alors clairement savoir où va aller le film, entre prise d’otage, répliques bien senties, fuite, rapprochement des personnages. Mais c’est sans compter l’arrivée des héros dans un bar mexicain rempli de vampires assoiffés de sang ! Tout bascule et le film devient alors une énorme boucherie, une véritable fête du gore délirant où tout les moyens sont bons pour tuer ces bestioles qui réserve de nombreuses surprises.
Tout le ciné des deux gus dérangés du « hollywood indépendant» est concentré dans le films. Que ce soit les personnages délirants de Quentin (l’apparition du traditionnel sherif McGraw que l’on retrouvera dans Kill Bill ou Grindhouse) et ses répliques cultes ou la mise en scène rythmée de Robert, tout est là pour laisser les spectateurs accrochés à leur siège devant le délire gore et fun.
Mais en plus de l’histoire complètement barjo menée à un train d’enfer, c’est le casting de luxe (avec des habitués des réalisateurs) qui réjouit tout le monde. George Clooney dans l’un de ses premiers vrais rôle au cinéma (même si on se rappelle bien des tomates tueuses) alors qu’il participe encore à Urgences est en fait le personnage le moins intéressant, avec le moins de charisme de l’histoire mais face à lui, Tarantino est complètement en roue libre et nous sert des barres de fou rire. Du côté de la petite famille, c’est Harvey Keitel (qui avait déjà collaboré avec QT sur Reservoir Dogs) qui est en pleine crise de foi alors que Juliette Lewis (sortie du Tueurs Nés écrit justement par QT) est en pleine crise d’adolescence. Ils atterrissent tous dans le bar pour croiser le « clan Rodriguez» avec Tom Savini, Danny Trejo mais surtout Salma Hayek qui nous gratifie d’une lap dance endiablée et ensorcelante qui vaut à elle seule la vision du film.
Avec ces deux lascars du ciné américain en pleine ascension, on ne s’attendait pas à se retrouver devant un tel délire et pourtant ils l’ont fait, rendant instantanément leur film culte et roi des vidéo-clubs, à tel point que 2 suite (pas vraiment indispensables) ont été produite. Dès lors, chacune de leur collaboration donne lieu à tout un tas de rumeurs plus excitantes les unes que les autres et, si il ne s’agit pas de grand cinéma, on ne peut que leur accorder de réaliser des films généreux et fun pour que les spectateurs prennent leur pied en donnant ses lettres de noblesse au genre.