“Raiponce” de Byron Howard & Nathan Greno

Par Boustoune

Chalut les mômes !

Oui, c’est moi qui suis chargé de m’occuper de vous aujourd’hui…
Ce n’est pas que ça m’enchante, croyez-moi… Parce que franchement, vous m’avez bien cassé les oreilles, l’autre jour, à la toute fin du mois d’octobre, quand vous avez frappé à la porte de mon maître déguisés en monstres d’opérette ou en sorciers façon “Harry Potter pour les Nuls” et que vous vous êtes mis à brailler comme des putois pour exiger des bonbons. Non mais quelle idée saugrenue!
Ah! Je savais que les humains étaient étranges, mais je dois dire que vous, les plus jeunes d’entre eux, vous êtes complètement frappadingues, en plus d’être bruyants, dissipés et sauvages…
Bref… Comme je ne suis pas chien, c’est à moi qu’incombe la lourde tâche de répondre à toutes vos interrogations sur le très attendu nouveau dessin animé des studios Walt Disney…
Allez-y, je suis prêt… Vous avez des questions, nous avons les Raiponce
(Je m’esbaudis moi-même de ce jeu de mot de grande classe, qui me permet de caser le titre du film avant même qu’on ne me le demande. C’est ça la touche féline. Ca vous change des jeux de mots pourris de Boustoune)

Hé ben euh.. Euh… Pourquoi c’est toi qui répond aux questions ? T’es nul en dessins animés… Nous, on veut la critique d’un enfant, genre Kéo ou PaKa…

Primo et d’une, c’est moi le plus jeune de la bande d’Angle[s] de vue, techniquement parlant, donc les films pour la jeunesse, pas de problème pour moi…
Secundo, les films dont les animaux sont les stars, c’est mon rayon. Or, dans les Disney, les personnages secondaires sont souvent des animaux et ils volent fréquemment la vedette aux fadasses héros humains… C’est encore le cas ici…
Troisio, mon nom, Scaramouche, vient d’un film de cape et d’épée célèbre. Donc les films dont les héros sont de valeureux chevaliers ou de nobles princesses, c’est encore et toujours dans mes cordes…
Ici, il s’agit bien de ça : une histoire de princesse et de chevalier…

Est-ce que c’est un film qui va plaire aux filles ?

Pour sûr! Il s’agit de l’adaptation – très libre – d’un célèbre conte populaire allemand, repris par les frères Grimm. Une histoire de princesse belle comme un coeur, avec une chevelure blonde XXXL qui fera rêver les filles et les vendeurs de shampooing.
Dans cette version, une vieille femme du nom de Gothel découvre une plante magique qui, sous l’effet d’un chant, a le pouvoir de l’aider à retrouver sa jeunesse, pour une durée provisoire. Quelques années plus tard, la reine tombe malade alors qu’elle est sur le point d’avoir son premier enfant. Le roi envoie ses gardes chercher un remède, et ils parviennent à trouver la fameuse plante magique, au grand désespoir de la vieille femme. La décoction réalisée permet de guérir la reine, qui donne naissance à une petite fille, Raiponce. Celle-ci a hérité du pouvoir de la plante, concentré dans sa longue chevelure blonde.
Un soir, la vieille femme la kidnappe et l’emmène avec elle dans une tour isolée, cachée en pleine forêt. Là, elle l’élève comme si elle était sa fille.
Afin de profiter égoïstement des effets revigorants et rajeunissants  de la chevelure magique, elle  garde Raiponce captive dans le domicile familial, tout en lui faisant croire que c’est pour son propre bien, pour sa sécurité…
Evidemment, la jeune fille grandit et a envie de s’émanciper, et un beau jour, quelqu’un viendra l’aider à sortir de là et découvrir le monde…

Autant dire que les filles vont adorer s’identifier à cette héroïne jolie et sympathique, qu’elles vont adorer le sourire enjôleur du “prince charmant” de l’histoire – en fait un voleur du nom de Flynn Ryder, mais bon, tout le monde a droit à une seconde chance -  et qu’elles vont adôôôrer la belle romance entre les deux personnages.

Est-ce que c’est un film qui va plaire aux garçons ?

Peut-être un peu moins qu’aux filles, avouons-le, mais oui, le film ne manque pas d’arguments pour séduire les p’tits gars.
Déjà, ils vont probablement tomber amoureux de la princesse, sans l’avouer. Elle est craquante Raiponce, avec ses grands yeux, ses cheveux au vent et sa voix douce comme du miel… (Bon, moi, elle me laisse indifférent, car malgré son impressionnant volume capillaire, elle manque un peu de poils à mon goût…)
Ensuite, pour les garçons, il faut un minimum d’aventures, d’action et de bagarres. Un héros intrépide et bondissant capable de les faire vibrer…
On en trouve un dans Raiponce
Quoi? Qui? Flynn Rider? Ah ah, laissez-moi rire… Le bonhomme est relativement pleutre, comme tous les humains… Je parlais du cheval, Maximus, le plus fin limier du royaume, le bourrin le plus incorruptible qui soit, tenace et pugnace, qui n’a de cesse de faire triompher la justice…
Quand je vous disais que les animaux, chez Disney, volent la vedette aux humains…
Bon OK, Flynn Rider finira aussi par révéler son côté héroïque pour aller délivrer sa belle au cours d’un final ébouriffant (jeu de mot… La touche féline je vous dis…)

Il y a des méchants ?

Ben oui, forcément… S’il y a des gentils, il faut des méchants pour qu’il y ait une histoire. C’est important le méchant. C’est Alfred Hitchcock – vous connaissez pas, c’est un gros bonhomme qui fait des grands films pour les grands – qui disait que “plus le méchant est réussi, plus le film est réussi”.
Ici, la méchante principale est Gothel, qui derrière ses airs de mère aimante, est un véritable tyran, une femme fourbe, manipulatrice et totalement égoïste. Sous sa forme jeune, elle ressemble à un croisement entre Cher dans Les Sorcières d’Eastwick ; sous sa forme de vieillarde, elle est très semblable à la sorcière de Blanche-Neige… Bref, c’est une saleté de sorcière…
Elle est aidée par deux gros durs, des armoires à glace pas très commodes (touche féline…) qui feraient passer Dolph Lundgren pour un gringalet. Mais comme ils ne sont pas très futés, ça compense…

Mais quand même… Comment ils vont faire les héros pour s’en sortir ?

Ben ils ne sont pas tous seuls, eux non plus.
Comme je l’ai dit et répété, ils ont la chance d’avoir à leur côté les vrais héros du film : des animaux intrépides et rusés.
Il y a donc Maximus, le cheval. Un équidé-tective de première bourre, hein… (un peu moins touche féline, ça…). Un vrai phénomène dressé pour ne jamais lâcher sa proie, capable de se battre à l’épée (si, si, c’est possible…) et de galoper plus vite que le vent.
Et il y a aussi – et surtout – un minuscule caméléon nommé Pascal, l’animal de compagnie super zen et espiègle de Raiponce, qui ne sert à rien d’un point de vue purement scénaristique, mais qui est assez irrésistible de drôlerie.

Outre ces animaux, ils peuvent compter sur quelques humains, et notamment tout un groupe de bandits croisés dans une taverne. Oui, des bandits. Au début, on les croit méchants, mais en fait ils ont gentils. Comme Flynn qui est supposé méchant par Maximus, mais qui a bon fond… Et Maximus, qui a l’air mauvais de prime abord, n’est en fait pas le mauvais cheval… Ce sont tous des faux-méchants. Et la gentille mère, qui est en fait sa fausse mère est en fait une vraie méchante. En revanche, Raiponce est gentille du début à la fin.
Vous suivez? Non? Ho, ‘faut vous réveiller les mioches…

Le film, il est rigolo ?

Oui, plutôt… De toute façon, vous les gamins, un rien vous fait rire.
Pas besoin de gags tarabiscotés pour vous faire vous bidonner : Une poêle à frire, un bonhomme – bing, bang, boum… Ca fait son petit effet…
Et on peut décliner ça dans toutes les situations, le gag cruel du coup en pleine figure, ça marche à tous les coups…
Il y a aussi le running-gag d’un vieillard/Cupidon assez marrant, qui apparait à plusieurs reprises là où on ne l’attend pas… Mais ça, ça fera surtout rire les grands.

Le film, il fait peur ?

Bonne question… Globalement, non. C’est un Disney, donc du calibré pour tous publics, voire pour un public jeune.
Mais, lors de la projection presse, le dénouement de l’affrontement final entre les héros et Gothel a provoqué un silence tendu, puis quelques débuts de pleurs dans l’assistance, heureusement vite maîtrisés par le traditionnel happy-end Disney. Un passage bref, mais qui peut occasionner quelques cauchemars chez les plus petits, comme les apparitions de la sorcière dans Blanche Neige & les sept nains

Le film il est bien ?

Je dois dire que c’est pas mal du tout : il y a de l’action, de l’humour, de la romance, du (faux) drame, un peu de chansons (mais pas trop pour ne pas saouler le public).
Les personnages, aux bouilles attachantes, sont à mi-chemin entre un dessin animé Disney classique et les héros en image de synthèse Pixar, les décors sont féériques et explosent de mille couleurs.
On sent que John Lasseter a bien repris en main le studio, et qu’à défaut d’innover au niveau du scénario ou des concepts, la firme progresse encore en termes de techniques d’animation et de beauté graphique.
Il y a même une scène magnifique dans ce film, celle où Raiponce et son preux chevalier, assis sur une barque au milieu d’un lac, de nuit, assistent au spectacle de de milliers de lanternes s’envolant par-dessus le château et se reflétant sur l’eau.
Splendide ! (comme dirait The Mask)
oui, en fait, c’est un Disney top moumoute (Aïe, mes jeux de mots deviennent aussi pourris que ceux de Boustoune, faut que j’arrête…)

Ouaiiiiis! Je veux le voir !

Tsss… On ne dit pas ‘”je veux”, on dit “cheveux”, parce que là, ça s’impose…
Ah, ces gosses, j’vous jure… ‘Faut tout leur apprendre…

Bon, les p’tits humains, c’est pas tout ça, mais il faut que je vous laisse. Vous savez l’essentiel, non? Ah si, il faut que j’ajoute un mot sur le casting vocal : Mandy Moore, Donna Murphy et Zachary Levi en VO (plus Ron Perlman, Richard Kiel et Jeffrey Tambor); Maéva Méline, Isabelle Adjani et Romain Duris pour la VF.
Du haut de gamme !
Allez, zou, je m”en vais hiberner un peu. Il fait froid dehors et il faut que je sois en forme pour Noël. Et je vous préviens, le premier qui vient me déranger avant le gros barbu en costume rouge, je lui refais le visage façon puzzle…

Pleins de ronrons,
Scaramouche

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Raiponce
Tangled

Réalisateurs : Byron Howard, Nathan Greno
Avec les voix de :  Mandy Moore, Donna Murphy, Zachary Levi (VO), Maéva Méline, Isabelle Adjani, Romain Duris (VF)
Origine : Etats-Unis
Genre : fille perdue, cheveux grands
Durée : 1h 41
Date de sortie France : 01/12/2010
Note pour ce film :

contrepoint critique chez :  A mon humble avis

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