Film culte : Bullitt

Par Fredp @FredMyscreens

L’un des acteurs à la « cool attitude»  la plus légendaire d’Hollywood, l’une des première courses-poursuites automobile qui accrochent le spectateur à son fauteuil, voilà les 2 ingrédients d’un culte du dimanche nommé Bullitt.

Steve McQueen est l’un des acteurs les plus légendaires du cinéma américain des années soixante. Sa classe imperturbable, son attitude décontractée, son charisme naturel et son côté bad boy casse-cou ont fait de lui une véritable star à la sortie de La Grande Évasion. Après sa nomination à l’oscar du meilleur acteur pour La Canonnière du Yang-Tse, il obtient enfin le respect de la profession et peu alors se permettre de produire les films qu’il désire. Passionné de vitesse et de sports automobiles, c’est tout naturellement qu’il choisi de produire et jouer dans Bullitt.

Alors oui, le scénario n’est pas vraiment exceptionnel et parfois même un peu embrouillé pour pas grand chose. Mais la seule présence de l’acteur dans le film vaut le coup d’œil. Il attrape comme toujours la caméra en un rien de temps et comme d’habitude avare en mots, McQueen arrive en quelques répliques (premier « bullshit»  prononcé dans une grosse production hollywoodienne quand même !), quelques gestes, à caractériser son personnage et lui donner une profondeur que le spectateur ressent tout de suite. La démarche assurée, le regard azur perdu dans des réflexions personnelles, le lieutenant Frank Bullitt est un personnage complexe et on devine qu’il a vécu des événements pas forcément facile à vivre. Il dire d’ailleurs à ce sujet qu’à San Fransisco en 1968, le Tueur du Zodiaque est en train de faire parler de lui et McQueen s’inspire fortement de l’inspecteur Dave Toschi pour créer son personnage.

Mais l’acteur n’aurait pas accepté le scénario si n’y avait pas eu un peu d’action. Plus que l’enquête policière c’est donc la poursuite automobile que l’on retiendra comme moment fort du film. Alors qu’il est suivit par des bad guys, il retourne la situation en faisant d’eux les proies, pouvant ainsi découvrir le fin mot de l’histoire. S’en suit une course poursuite menée  à 200 à l’heure dans les rues de San Fransisco et qui se terminera dans une station essence. Il s’agit là de l’une des courses-poursuites les plus réalistes du cinéma et même de la première à être réalisée dans ces conditions à l’époque. A la grande décéption de l’acteur (mais pour le bonheur des assureurs), Steve McQueen a été doublé dans la plupart des séquences de la scène mais il tiendra tout de même le volant à de nombreuses reprises. Le réalisateur Peter Yates s’est avéré très efficace dans la mise en scène de cette course entre la Dodge Charger et la Ford Mustang, les angles choisis mettent en valeur les autos et font de cette séquence non truquée un incontournable du genre. Crissement de pneus, virages serrés, tôle froissée, ici tout est réel, ça se voit et ça se ressent.

Bridé par les assureurs, McQueen s’est alors réservé une autre séquence risquée, une course à pied sur la piste atterrissage de l’aéroport, courant entre deux avions en faisant attention aux réacteur, le casse-cou ira même jusqu’à s’allonger entre les pneus d’un 747 en poursuivant le principal suspect de l» histoire.

Côté acteurs, McQueen les éclipse tous, comme d’habitude, et Robert Vaughn (avec qui il avait déjà travaillé sur les 7 Mercenaires) se fait vite oublier alors que la charmante Jacqueline Bisset se montre juste en phase avec le héros.

Mais au final, ce sont bien Steve McQueen et la poursuite automobile qui rendent Bullitt culte et incontournable dans le cinéma d’action des années 60. Il s’agit de l’un des films les plus rentables de l’acteur et malgré toute la passion qu’il a pour les sports auto, il ne réussira pas à renouveler l’exploit sur Le Mans, ce qui ne l’empêchera pas d’attaquer les années 70 pied au plancher.