Culte du dimanche : Ghost in the Shell

Par Fredp @FredMyscreens

Si il y a bien un film d’animation japonais qui a marqué les esprits et influencé ensuite pas mal de blockbusters, c’est bien Ghost in the Shell, réflexion intense sur l’âme et la conscience d’une machine.

En 1995, Ghost in the Shell japonais débarque sur les écrans occidentaux et signe, quelques années après Akira, l’arrivée de la « culture alternative»  asiatique sur nos étalages. Non pas que celle-ci n’était pas présente dans nos contrées, mais était tout de même sacrément discrète. C’est à partir du moment où le film de Mamoru Oshii est arrivé que notre culture évolue et que les mangas se démocratisent et devient l’une des formes de BD les plus lues.

Mais, avant le phénomène, parlons du film. Au départ issu d’un manga en plusieurs volumes de Masamune Shirow, Mamoru Oshii se le réapproprie pour porter une réflexion très aboutie sur les machines. En effet, dans un monde futuriste, les systèmes informatiques se sont développés et les robots font partie intégrante de la vie. même les humains sont peu à peut devenus des cyborgs en remplaçant leur défaillances par l’artificiel. Dans ce contexte cyberpunk, deux agents du gouvernement traquent un pirate nommé le « puppet master» . Mais plutôt que d’être porté sur l’action, le film s’attarde plutôt sur les états d’âme de son héroïne, cherchant à savoir ce qui la rend humaine. Et en cela, la quête du marionnettiste lui est indispensable.

Évidemment, à la vision de Ghost in the Shell, on ne peut s’empêcher de penser à Blade Runner. Le film de Ridley Scott et le roman de Philip K. Dick ont forcément influencé le manga et on y retrouve cette mégapole futuriste et sombre, enfumée et lumineuse. Mais on retrouve aussi cette réflexion sur ce qui fait de nous des humains et sur ce qu’est l’âme. Car après tout, Kusanagi se pose ici les mêmes réflexions que les Replicants. Mais Mamoru Oshii va plus loin et délivre un message rempli d’espoir et de tristesse sur l’homme et la machine et surtout la place de l’âme entre ces deux conceptions différentes mais ayant conscience de leur existence.

On pourra certes reprocher au scénario d’être parfois confus et difficilement accessible aux néophytes mais la réflexion est tout de même compréhensible par tous, d’autant que le film est emprunt d’une grande poésie (magnifiée par la musique) et d’une animation impeccable dont certaines images restent ensuite à l’esprit (la décomposition de Kusanagi la rendant plus humaine que n’importe qui).

Forcément, lorsque le film débarque en occident, où nous sommes plus habitués aux productions Disney ou Don Bluth, le choc est immense pour les ados bercés à Metal Hurlant qui voient le film en salle et le film obtient rapidement un statut culte, même si le succès reste assez confidentiel. Mais l’impact est tout de même énorme et marquera hollywood puisque les frères Washowski s’en inspireront fortement pour Matrix. Oshii quand à lui, continuera d’explorer ces thématiques au travers des mystérieux Avalon et Innocence.