L’invasion événement de la fin d’année c’est Skyline, avec ses extra-terrestres roublards et son casting pas si extra. Sous-représentée sur les écrans, la Science-Fiction débarque avec une production un peu originale mais qui ne transportera pas ses amateurs.
Déçus de Monsters pour ses dialogues creux et ses monstres timides ? Skyline est LE film de SF de l’année, bien qu’il tarda à sortir chez nous … Non financé par de grands studios, Skyline ne sort tout de même pas des sentiers battus du « blockbuster invasion d’extra-terrestres », toute ressemblance avec Independence Day, Cloverfield et District 9 ne serait que purement fortuite.
Au lendemain d’une soirée (comprenez à l’américaine où des Teen-Adults gesticulent dans tous les sens sur des BPM agaçants, parlent comme des rappeurs West-Coast bling-bling et ingurgitent le plus de liquides aux couleurs fluos comprenant plus de 40% d’alcool), une bande de jeunes adultes assiste à l’apparition d’un phénomène étrange : des colonnes de lumière descendent du ciel et vont avoir de curieux effets sur les êtres humains. Très vite, des centaines de vaisseaux viennent se poster à la verticale au-dessus des villes et récoltent des personnes. Les engins aliens stationnant vont exercer une forte attraction sur les personnages, irrémédiablement fascinés par cette force vive bleuâtre. Lorsque le ton monte et qu’il devient manifeste que le but des créatures est d’enlever des humains, la bande de personnages va se décider à fuir et s’organisera pour tenter de sauver leur vie.
Angle plutôt intéressant de ce film des frères Strause, l’invasion est vécue au travers des vies de quelques personnages (beaux et plutôt aisés évidemment, on est à Los Angeles, LA ville où, au cinéma, tout le monde est forcément riche). Ici, pas de président, de fermier de l’Arkansas ou de mère de famille tentant de retrouver les siens ou toute autre histoire parallèle sensée enrichir le scénario en offrant différents points de vue. Ouf ! Néanmoins, l’action va s’installer (dans tous les sens du terme) dans un appartement (qui est celui de Greg Strause, l’un des réalisateurs, pour faire des économies de budget) et ses occupants au lieu de simplement regarder le monde se faire envahir par des monstres techno-organiques, décident qu’il est plus sage de tenter de sortir. Grosse erreur car déjà que les dialogues ne parvenaient pas à nous captiver par un semblant d’intelligence, là, c’est tout bonnement illogique de courir à sa perte, surtout qu’on s’attend parfaitement à ce que l’aventure tourne au drame. L’équipée fonce droit dans la gueule du loup et si Monsters aura calmé pas mal de gens sur le peu de confrontations, Skyline ravira les spectateurs affamés qui voulaient voir de l’humain bêta se faire aspirer par de l’alien. Par contre, n’espérez pas voir des corps humains se faire déchiqueter, éclaboussant les beaux murs blancs de L.A. de sang, les crapauds géants n’en veulent qu’à nos cerveaux, donc prendront énormément de soins à nous manipuler gentiment.
Au niveau des effets spéciaux, il faut plus pencher du côté de Transformers pour s’imaginer ces extraterrestres, sortes de vulves géantes croisées avec des punaises aux tentacules végétales rappelant les créatures dégoutantes de The Mist. Mais il y a de la bagarre tout de même. Et comme le veut la logique Dragon Ball Z : dès qu’un ennemi est détruit, un autre beaucoup plus gros et beaucoup plus puissant rapplique, source infatigable de drame et d’horreur. A noter que le déroulement de la fin est intéressant bien qu’expédié très rapidement, laissant présager une suite (déjà en préparation, logique de studio encore une fois !). Le devenir du couple héros est l’unique point d’attache de Skyline, car autre drame du film, son côté nanar ne vient pas des effets spéciaux (assez corrects), du scénario (qu’on pourra excuser tellement le genre est sous-exploité), des dialogues aux phrases de pas plus de 7 mots, mais bien du casting d’acteurs dépêchés des séries télés US qui ne devaient pas avoir d’autres projets entre 2 saisons (un gars de 24H, un doc de Scrubs, une bimbo de… euh…bref)… Jouant très mal, ne parvenant pas à installer une tension ou rendre intelligentes des prises de décisions certes impulsives et vantardes, les personnages fades ne sauveront pas une production qui aurait mérité de s’attarder plus sur le contenu et non l’aspect.
Vous l’aurez compris, Skyline ne vient pas réinventer le mythe SF de l’invasion extraterrestre déjà pluri-adapté à la Tv, au cinéma, à la radio ou en livre. Mais, quelques bonnes idées de réalisation permettent au film de se laisser regarder, par les plus fans. Alors, laissez-vous attiré dans le faisceau bleu de Skyline, regardez avec plus ou moins de fascination son enchaînement rythmé mais n’oubliez pas de vaquer aux affaires courantes…