Des méchants vraiment très méchants ? Quand la police est débordée, il faut parfois prendre la justice entre ses propres mains et faire cracher les condamnations à coups de pistolets : Punisher War Zone
En pleine semaine de Vigilante Movie avec la sortie d’Harry Brown, penchons-nous avec ce nanar du jeudi sur un genre plutôt discret. Et quel meilleur moyen que de mettre en image le concept de justicier au sens de la morale et du civisme bien particuliers que de se regarder le super-héros le plus bad-ass de tous les temps ? Le Punisher.
Dans ce 3ème épisode du Punisher (le premier redoutable était incarné par un Dolph Lundgren sociopathe comme à son habitude, le deuxième, plus inutile, par Tom Jane, inconnu inexpressif croisant un mafieux sous les traits de John Travolta), le justicier revanchard qui punit tout homme de 18 à 75 ans muni d’une arme et se trouvant sur sa route est une fois de plus confronté à la pègre. Cette fois, le cirque se gorge d’un tempérament psychotique et l’ultra violence va noyer la ville sous un flot de bandits vicieux et destructeurs.
Le personnage titre du film est toujours Frank Castle, alias homme de bien qui après une tragédie familiale (un pique-nique dans le parc qui tourne au massacre) devient un tueur froid sans retenu, bien décidé à exterminer tous les méchants de la surface de la planète. Dans cet opus, ce qui reste de la mafia (oui, une bonne partie est décimée par le Punisher dès la scène d’introduction) désire convoyer des matériaux biologiques ou bactériologiques et se faire de l’argent (oui, on ne sait pas trop ce qui s’échange mais on sait que c’est très dangereux et surtout très illégal). Malheureusement, le Big Boss Billy Russoti, laissé pour mort par un Frank Castle adepte du tri des déchets, reviendra d’entre les morts gravement défiguré et aura la riche idée de se faire appeler JIGSAW (comme Puzzle en français, ou le méchant de la série SAW) tout ça parce qu’il a le visage bardé de cicatrices ! Épaulé par son frangin, carnivore bondissant complètement allumé, leur unique motivation dans la vie va être d’exploser le Punisher !
Devenus tueurs de masse, les protagonistes principaux de l’affaire vont déployer des trésors de cruauté, de gore et d’enfoncement de crânes pour faire entendre leur façon de penser. Car quand même faut-il le rappeler, le Vigilante est tout de même ce personnage normalement lambda (mais s’il a fait quelques années en tant que membre des Forces Spéciales c’est mieux) qui lassé d’une justice trop lente et trop clémente, va prendre les armes et ôter de la surface de la terre toute personne ne méritant pas (selon lui, c’est là où ça se corse) de vivre ! Oui car comme le veut l’adage « combattre le feu par le feu », il faut pouvoir utiliser les mêmes moyens que les truands si on veut pouvoir faire avancer les choses. Le Punisher, sorte de BATMAN complètement monomaniaque et sans cape, est donc un personnage obtus, est un parfait Vigilante qui se pose pas trop de questions et ne doute pratiquement jamais de la légalité de ses actes, justifiés selon lui par le fait légendaire que : la loi n’est pas adapté à ce type de vilains. Alors confronté à une police dans l’incapacité de trouver des preuves de la culpabilité de mafieux notoires, qui plus est devenu de véritables bête sanguinaires arracheuses de têtes, le Punisher se sentira une fois de plus encouragé dans sa croisade contre la racaille barbare.
Dans PUNISHER WAR ZONE, les histoires de drogues ou d’armes ou tout autre activité de malfrat sont plutôt secondaires tant c’est plus la fonction de chaque individu qui importe : soit du côté de la police et donc gentil, soit donc potentiel aimant à balles du punisseur. Le film se ponctuera par une bataille rangée dans les couloirs d’un hôtel ou toutes les familles de criminels en armes de la ville se retrouveront avec le mince espoir d’éliminer Frank Castle, ennemi invincible malheureusement pour eux, protégé par sa bonne étoile car même les flics les plus droits (et le spectateur) savent que ce qu’il fait doit être fait (et parce qu’il défend la veuve et l’orphelin) ! Alors, forcément, à part boiter à la fin, il ne lui arrivera jamais rien de grave de tout le film, pas même un rhume !
Le Punisher n’est pas le personnage de Marvel Comics le plus intéressant, mais la simplicité de son histoire force un traitement humain et philosophique de ses prises de position. Véritable boucherie à l’heure de l’équarrissage vivant des animaux, Punisher War Zone est sous son insoutenable extérieur de nanar gore, la meilleure des trois adaptations pour son action et ses personnages franchement psychotiques. Mais, là où la force du Vigilante Movie réside dans le fait qu’un humain quelconque se fait justice lui-même, avec les moyens du bord, l’aspect super-vilain hyper puissant et serial killer des protagonistes de ce Punisher fait qu’il est moins en phase avec la réalité. Regrettable pour un humain normal sans pouvoirs, qui trimballe juste des flingues.