L’initiative a été largement saluée dans la presse: Unifrance et Allociné lancent aujourd’hui My French Film Festival, tout premier web festival du cinéma français. Cette manifestation, qui se déroulera du 14 au 29 janvier, a pour objectif de « faire découvrir la jeune création française et de faire partager aux internautes du monde entier l’amour du cinéma français. »
Sur le papier, tout ceci est magnifique mais devinez quoi? En me rendant sur le site j’ai eu la très désagréable surprise de constater que si réalisateur, acteurs et producteurs des films en compétition étaient mis en lumière, les scénaristes brillaient, en revanche, par leur absence!
Énorme coup de gueule, donc, contre les organisateurs de ce festival qui alimentent par cet impair la rumeur imbécile selon laquelle les films français s’écriraient… tout seuls!
Je passe mon temps à vous le dire, en général sur le ton de l’humour, il est de bon ton, en France, d’entretenir la légende selon laquelle les films s’écriraient tout seuls, ce qui relègue les scénaristes, au mieux au rang de secrétaire, au pire à celui de procrastinateurs exerçant une profession qui n’en est pas une.
La pilule passe (plus ou moins bien) lorsque cette injustice est véhiculée par belles-mères, banquiers, pharmaciennes ou poissons rouges mais beaucoup moins lorsqu’elle émane d’un organisme chargé de promouvoir le cinéma français worldwide et du plus gros webzine cinéma hexagonal.
Carton rouge donc à Unifrance et Allociné qui ont purement et simplement « oublié » d’associer les scénaristes des films en compétition au sein de leur French Film Festival.
Les Internautes auront certes l’occasion de « découvrir la jeune création française et de faire partager aux internautes du monde entier l’amour du cinéma français », de « voter pour leurs œuvres préférées ». Ils feront connaissance avec les réalisateurs, les acteurs, les producteurs et co-producteurs de ces films courts et longs mais continueront d’ignorer que derrière toutes ces œuvres il y a des auteurs sans lesquels elles n’auraient tout simplement jamais existé.
Voilà, il fallait que ça sorte. Souhaitons chers lecteurs, l’espoir fait vivre, que cet impair sera rectifié lors de l’édition 2012 de ce festival…
Copyright©Nathalie Lenoir 2011