Largo Winch 2, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après avoir découvert ses origines, le milliardaire issu de la BD de Jean Van Hamme revient dans une nouvelle aventure plus musclée. Largo Winch II est un vrai film d’action maitrisé comme on en fait peu dans l’hexagone.

Si le premier volet de Largo Winch a plus fait parler de lui à cause de la présence de Tomer Sisley dans le rôle titre, il n’en demeure pas moins qu’il était un film plutôt bien foutu, à l’intrigue centrée sur les finances et une quête de paternité assez prenante malgré des scènes d’actions assez brouillonnes. Et n’en déplaise aux détracteurs mais Tomer assumait bien son rôle et révélait une forte présence à l’écran, éclipsant facilement les autres. La franchise était donc lancée et nous voici maintenant avec un nouveau tome devant les yeux.

Force est de constater que Jérôme Salle et le scénariste Julien Rappeneau ont apprit de leur travail sur le premier volet. Ainsi, le film démarre en trombe par une course poursuite en voiture qui ferait presque passer James Bond pour un conducteur du dimanche. Maintenant que la situation de Largo Winch, l’univers et les personnages sont installés, le travail d’exposition nécessaire mais assez lourd du premier volet peut passer à la trappe pour entrer dans le vif du sujet. Ainsi Largo, grand milliardaire philanthrope va verser tout son argent dans une fondation pour les bienfaits de l’humanité. Évidemment, cette décision va entrainer des manigances chez tous ses ennemis, même ceux qu’il soupçonne le moins.

Si ce nouveau volet prend racine dans les deux tomes de la BD les moins aimés, l’intrigue s’en démarque assez pour avoir sa personnalité. D’une part, Tomer Sisley assume maintenant pleinement son rôle et, si quelque rappels de la filiation de son personnage avec son père sont présents, il ne sont plus le cœur de l’intrigue. Largo Winch passe à autre chose et après s’être intéressé à la vie de son père, s’est son propre passé qui va le rattraper et c’est ainsi qu’il se créé sa propre personnalité, sa carrière, tout en gardant un cœur d’intrigue autour de la paternité. Le scénario mêle donc ici habilement l’action et les intérêts personnels du héros tout en gardant un background financier propre à la série, nous assurant ainsi un divertissement efficace.

En parlant d’efficacité, Jérôme Salle se montre  bien à la hauteur avec une action plus maitrisée que dans le premier volet. Il y a non seulement la violente poursuite en voiture citée plus haut, mais également des séquences de combat à mains nues aussi efficaces que du Jason Bourne et même une spectaculaire descente en parachute. Plus rythmé, le film est aussi plus exotique. Le dépaysement est total, d’autant plus que, contrairement à beaucoup de film hollywoodiens, le choix de garder les langues originales (français, anglais mais aussi thaïlandais) apporte une authenticité bienvenue. L’histoire se déroule ainsi à un rythme effréné pour se terminer dans un final aux accents hitchockiens nous ramenant de plein pied dans l’univers personnel du héros et de la finance.

Alors bien sûr on pourra reprocher au film un petit manque de profondeur de l’intrigue, une approximation dans le jeu d’Olivier Barthélémy dans le rôle de Simon ou le manque de séduction qui aurai pu être plus poussé entre la cougar Sharon Stone et Tomer Sisley. Mais en contre partie nous avons droit à un divertissement européen de haute volée qui n’oublie pas ses personnages que l’on serait bien contents de retrouver pour une 3e aventure.