Aaron Sorkin superstar

Aaron Sorkin superstar

A moins de résider sur la planète Mars, vous l’aurez constaté tous seuls comme des grands, 2010 a été sans conteste l’année Aaron Sorkin outre-Atlantique et 2011 suivra certainement cette lancée.

Golden Globe, BAFTA, Scripter Award, Writers Guild Award, Oscar du Meilleur Scénario d’Adaptation pour The Social Network, projets en pagaille, hommages et clins d’œil en tous genres, intéressons nous au parcours -et aux projets multiples- de la nouvelle coqueluche des studios… et du public!

Né au début des années soixante, devenu scénariste vers la trentaine après une vocation d’acteur avortée, Aaron Sorkin n’est pas le plus prolixe des scénaristes, loin s’en faut, mais il est sans conteste l’un des plus doués. Tout ce qu’il touche, ou presque, se transforme en or. Le tout premier long-métrage qu’il signe, en 1992, A Few Good Men (Des hommes d’honneur en VF), qu’il a adapté de sa propre pièce à succès (1989), est un gros carton au box-office. Les deux suivants, Malice (1993) et The American President (1995; Le président et Miss Wade en VF) s’en sortent avec les honneurs. Ce dernier lui inspire une série télévisée, The West Wing (A la Maison Blanche en VF), qui dévoile les dessous du système politique américain et reste une référence absolue en matière d’écriture télévisuelle. Malgré le succès du show, en 2003 le scénariste quitte le navire à la fin de la quatrième saison (qui en comptera sept au final).

Aaron Sorkin crée une nouvelle série, Studio 60 on the Sunset Strip (2007), qui décrit cette fois-ci l’envers d’une émission télévisée. Malgré l’enthousiasme des critiques, qui louent une fois de plus le talent de l’auteur, la série ne rencontre pas le succès escompté, elle ne vit que le temps d’une saison. Il signe, la même année, un film pour le grand Mike Nichols, Charlie Wilson’s War avant de se faire « oublier ».

Il revient, et en fanfare, en 2010 en signant pour David Fincher l’adaptation de The Accidental Billionaires: The Founding Of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal de Ben Mezrich, un ouvrage polémique qui retrace la naissance de Facebook. Le succès de The Social Network est colossal et son scénariste est unanimement acclamé, au point que presse et public évoquent autant l’auteur que le cinéaste de ce film iconique, ce qui n’est pas une mince performance.

Auréolé de gloire, multi primé, Aaron Sorkin travaille actuellement sur deux nouveaux longs-métrages, Moneyball, qui se déroule dans l’univers du base-ball et sera réalisé par Bennett Miller (Brad Pitt, Philip Seymour Hoffman et Robin Wright sont attachés au projet), et Follies, adaptation de l’ouvrage The Politician d’Andrew Young que le scénariste mettra lui-même en images. Il écrit également le pilote d’une série pour HBO, elle centrée sur les coulisses du journal télévisé d’une chaîne du câble. A ses heures perdues, il  jouera son propre rôle dans un épisode de la série 30 Rock qui sera diffusé d’ici peu!

Pour en savoir plus sur ce grand scénariste, je vous recommande de lire ces quelques articles:

  • l’interview accordée au vénéré Hollywood Reporter dans laquelle il expose sa méthode d’écriture (il prise les index cards et le writers board) et évoque l’aventure Social Network. On y apprend notamment qu’il a assisté à l’intégralité du tournage, chose rare pour un scénariste!
  • un podcast de Screenwriting Magazine dans lequel Aaron Sorkin parle de The Social Network, de son parcours d’auteur et d’écriture en général. Very good stuff ! (il faut supporter quelques minutes de pub pour la revue mais on n’a rien sans rien…)
  • une conférence de presse à l’occasion de la sortie de The Social Network, à laquelle participait activement le scénariste ( ce n’est pas sur notre sol que ça arriverait ;-) ): 1ère partie et 2nde partie
  • une vidéo dans laquelle l’auteur évoque ses répliques de cinéma favorites
  • une interview dans laquelle l’auteur évoque l’écriture de The Social Network et ses projets

Voici enfin une interview « live », toujours au sujet de The Social Network:


Je vous laisse sur cette maxime de l’auteur: « The worst crime you can commit with an audience is telling them something they already know » (Le pire crime pour un scénariste est de raconter au public ce qu’il sait déjà).

Copyright©Nathalie Lenoir 2011


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