Les extra-terrestres ont la dent dure et la rancune facile. Du coup, il ne reste plus que les Marines pour sauver Los Angeles, les Etats-Unis, le monde dans une bataille apocalyptique !
Décidément, depuis un moment, avec les menaces terroristes qui trainent, nous avons droit au grand retour des extra-terrestres. Et dans le genre, nous avons de tout, du très bon District 9 au très mauvais Skyline en passant par le poétique mais longuet Monsters. Et alors que le mystérieux Super 8 se fait attendre, nous pouvons maintenant voir débarquer World Invasion : Battle Los Angeles. Côté histoire, on ne va pas faire bien compliqué. Au contraire, des extra-terrestres débarquent et font un carnage. Los Angeles est la seule ville qui tient le coup et un corps de Marines sans peurs est là pour lutter.
Pour cette nouvelle histoire d’invasion, Jonathan Liebesman ne va chercher ni dans l’originalité, ni dans la subtilité. Ainsi, après une introduction des personnages totalement clichés (le jeune chef pas sûr de lui, le vétéran plus fort que Jack Bauer, le black, le petit jeune, …), il va les suivre dans leur lutte contre les envahisseurs. Caméra à l’épaule tremblante, il ne lâchera jamais le bataillon d’une semelle et nous emmènera au cœur du combat. Ces partis pris sont à la fois la force et la faiblesse du film.
Une force car, une fois les personnages identifiés, on les repère bien au combat et nous arrivons à avoir un minimum d’intérêt pour ce qui va leur arriver (même si c’est très prévisible). Ainsi, même dans la déferlante d’action, nous ne sommes jamais perdus, gardant toujours des points de repères. Et côté action, Liebesman assure. On ne s’ennuie pas une seconde, nous avons droit à notre lot de plans impressionnants et d’effets de surprise et la caméra à l’épaule fait bien son effet. A coup sûr marqué par la Chute du Faucon Noir de Ridley Scott, le réalisateur en reprend le principe à la sauce SF en remplaçant les somaliens en Mogadiscio par des extra-terrestre dans un Los Angeles en ruines. Pour un premier film de cette ampleur (Liebesman avait auparavant réalisé quelques petits films d’horreur), on peut dire que le réalisateur assure. Au milieu des pétarades, on remarquera d’ailleurs un Aaron Eckhart bourru à l’aise dans l’action et une Michelle Rodriguez qui joue encore une fois la forte tête.
Mais c’est aussi une grosse faiblesse, car au lieu d’aller chercher un minimum du côté psychologique et métaphorique de la science-fiction en rapport direct avec l’actualité (comme a si bien su le faire District 9), Battle Los Angeles ne va pas plus loin que les clichés et l’énorme publicité pour les Marines américains. Car oui, une fois de plus, ces chers Marines sont les plus forts, les plus courageux, les plus intelligents, les plus soudés et vont venir à bout des méchants extra-terrestres, et ils vont même en redemander. Un message simpliste mais asséné avec toute la lourdeur d’un jeu video de recrutement de l’armée. Lorsque le personnage d’Eckhart dis à un gamin qu’il est un très courageux Marines, c’est bien de l’endoctrinement ou je ne m’y connais pas. Alors ce ne sera ni la première (ID4 était un must dans le genre patriotique), ni la dernière fois que nous verrons ça sur les écrans, mais on se dit que ce type de message pourrait être inscrit avec un peu plus de second degré (absent du film ici, assumant pleinement son premier degré).
Toutefois, si l’on passe outre l’aspect pub géante pour le corps d’exception de l’armée américaine, force est de reconnaitre l’efficacité dont fait preuve Jonathan Liebesman avec ce World Invasion : Battle Los Angeles. Pas de doute, on ne s’ennuie pas un instant devant le spectacle badass proposé pour le cerveau en veilleuse.