Rien de mieux qu’une bande de clowns pour nous faire mourir de rire. Et avec ces extraterrestres là, même le gars le plus intelligent se ferait prendre au jeu.
Morceau de choix pour cette rubrique du nanar culte du jeudi, ce très bon (comprenez mauvais) Les Clowns Tueurs Venus d’Ailleurs est un épisode unique du genre d’horreur / invasion extraterrestre. Si ce thème de science-fiction a été abordé maintes et maintes fois depuis que le cinéma filme des assiettes creuses en lieu et place des « soucoupes volantes », il n’a jamais été associé à tout le décorum du cirque. Ici, dans ce Killer Clowns From Outter Space (l’ayant découvert sous son titre original, je trouve qu’en VO, il contribue plus à asseoir sa réputation ) ce sont bel et bien des aliens sous l’apparence de clowns de cirque qui vont débarquer sur notre bonne vielle planète bleue pour simplement nous exterminer.
Sorti en 1988, ce long-métrage réalisé par Stephen Chiodo (a contribué à Critters, c’est un spécialiste des effets spéciaux avec des marionnettes, un pote de Tim Burton) est un classique de l’horreur/comédie, au budget plutôt réduit (2 millions de dollars) un peu parodique et rendant pas mal hommage au genre. Le tout au final, pour un rendu qu’il ne faut pas trop prendre au sérieux, plutôt au 2ème voire 8ème degrés car même pour rigoler Les Clowns Tueurs Venus d’Ailleurs est un film assez éprouvant. On est loin encore du traumatisme provoqué par le clown féroce de « Ca – il est revenu » de Stephen King sorti en 1990 et qui perturba toute une génération. Ici les clowns sont des tueurs mais par leur démarche, ils sont assez marrants, voire pathétique, voire lourdingue. Bref un bon nanar.
Bon, les clowns font 2 mètres minimum et marchent à 2 à l’heure. D’une apparence mollassonne et traînante, ils font plein de blagues : ils se présentent sous la forme de pizzaïolos avec des pizzas ou offrant des chocolats avant de dégainer leur rayon transformant les personnes en cocon de barbe à papa. Scènes cocasse : un clown arrive sur une petite mobylette devant une boîte de Hell’s Angels, méchants et stupides cherchant la bagarre. Ayant revêtu des gants de boxe, le clown nain décapite l’affreux loubard d’un uppercut.
Malheureusement, au niveau de la technique, beaucoup de raccords sont abruptes et ratés, et puis il est clairement évident que les clowns sont des acteurs portant des costumes donc mis à part donner une légère impression d’extraterrestres, on a tout de même du mal à croire que ces être soient foncièrement mauvais. Et ça n’est pas la course poursuite entre un clown en lévitation et une voiture, ou les merveilleux effets sonores qu’on dirait être des génériques en son midi de jeu vidéo des années 80, qui permettront de supporter mieux ce nanar.
Tout dans ce film est prétexte à l’utilisation du décorum du cirque (et des activités classiques d’un clown) et plus particulièrement des clowns pour les détourner dans un film d’horreur au rendu bizarre. Et heureusement, toutes les choses, aussi terribles soient elles ont une fin, donc même ces clowns peuvent être éliminés (en explosant leur nez rouge, ils implosent après avoir tournoyé dans une sorte de chrysalide verte). Après de multiples jeux puériles dans le but de changer le plus possible de personnes en cocons roses (que les clowns suceront à l’aide d’une paille géante), Les Clowns Tueurs Venus d’Ailleurs repartent comme ils sont venus, en nous faisant marrer, enfin presque.