The Company Men, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Sur fond de crise mais avec un casting 4 étoiles, The Company Men dresse un portrait bien lisse du licenciement à l’américaine mais reste un récit tout de même touchant.

La crise touche tout le monde, même les cadres des grosses compagnies. Mais bien entendu,on n’y croyait pas vraiment avant de voir Ben Affleck se faire éjecter du jour au lendemain. Depuis, il cherche tant bien que mal du travail et va même se résigner à bosser sur un chantier pour subvenir aux besoins de sa famille. Le pauvre ! Voilà en gros l’histoire de The Company Men. Mais nous n’y suivons pas que Ben Affleck puisque Chris Cooper et Tommy Lee Jones ont eux aussi fait les frais de cette vague de licenciements et à leur âge, ça ne va pas être facile, même avec des millions de dollars en poche.

Prenant le contre courant de ce qui avait été fait avec le plus sarcastique In the Air, ici nous suivons donc des cadres dirigeants licenciés. Un parti pris intéressant de la part de John Wells qui nous donne alors une autre vision de la crise. Un point de vu qui change du regard porté habituellement sur la classe ouvrière touchée de plein fouet. Du coup, en s’intéressant à ces wasp, il doit marcher sur un fil et y arrive par moments plutôt bien, parfois moins.

Ainsi, nous pouvons remercier le réalisateur de ne pas nous mettre encore devant les yeux toute la misère du monde qu’a apporté la crise. Ici, sans être lourd, Wells porte un regard assez juste sur la perte d’emploi et la confiance en soit pour en retrouver un autre. Ceux qui sont passés par là reconnaitront forcément quelques aspects des réunions de bureau de recrutement/anpe, censés redonner confiance ou les clés pour retrouver quelques chose alors que nous savons très bien qu’il sera impossible de retrouver aussi bien ou encore la perte de petits avantages que l’on appréciait bien. En cela, le réalisateur est aidé par des comédiens très justes. On ne parle plus du savoir-faire de Tommy Lee Jones mais Ben Affleck confirme encore depuis quelques temps qu’il peut être bon.

Toutefois, on pourra reprocher au réalisateur un manque de cynisme face à la situation. Car il s’agit bien là de cadres sup’ qui perdent leur boulot et non d’ouvrier, il y a comme une différence dans les valeurs. Alors quand ce pauvre Ben doit stopper son abonnement au golf ou revendre sa Porsche pour faire vivre sa famille mais surtout garder l’illusion de son statut social, on passe forcément un peu à côté de l’émotion.

Néanmoins, la démarche sincère du réalisateur se ressent pendant tout le film qui, malgré des situations très prévisibles, bénéficie d’une excellente qualité d’écriture dans ses dialogues. Sans tomber dans le misérabilisme, on en ressort même plus fort, plus confiant et avec un bon espoir pour l’avenir. Bref, facile mais un bon moment touchant qui fait tout de même réfléchir.