Maximum overdrive

Par Fredp @FredMyscreens

Stephen King, l’auteur populaire américain par excellence livre des partitions d’horreurs fines et plein de rebondissements ? Oui, mais pas toujours, et ses formules se révèlent parfois des nanars monumentaux. Maximum Overdrive.

Les nouvelles et autres romans de Stephen King font des bons films ? La ligne Verte, Dolores Claireborne, Simetierre, Shinning, Misery et autres Dead Zone ont donnés lieu à des adaptations poignantes, aux histoires angoissantes et aux révélations toujours savamment amenées. Mais quelques ombres subsistent au tableau de chasse du célèbre romancier. Maximum Overdrive en fait largement partie. Quand l’écrivain culte Stephen King décide prendre en main l’adaptation d’une de ses histoires, ça tourne à la catastrophe. Il décide de prendre à sa charge l’adaptation de la courte nouvelle Poids lourds, extraite du recueil Danse macabre, pour en faire un long-métrage de 93 minutes, qu’il réalisera lui-même. Le tout donne lieu à une parfaite illustration de ce qu’il ne faut pas faire pour faire peur et le pire se produit (enfin le meilleur pour ce qui est du domaine du nanar) : au lieu d’effrayer, le film fait rire… au dépend de ses acteurs et de l’action.

Maximum Overdrive sort en 1986. Le scénario est simple : la terre passe dans la queue d’une comète et pendant 7 jours, les objets électriques et autres machines vont s’animer et s’attaquer aux êtres humains. Après avoir rapidement constaté le changement, l’action du film va se porter sur le siège du restaurant d’une station-service par des camions tueurs !

Si le début du film est plutôt intéressant, passé l’introduction plutôt nulle où un pont rétractable se lève tout seul avec des véhicules à bord, car on y voit des scènes de la vie ordinaire (des États-Unis of course ! ) où un coach de baseball et des gamins se font mortellement pilonner par un distributeur de canettes ou encore des voitures qui deviennent folles, la suite qui s’installe dans un diner est rapidement ennuyeuse. De plus, comme dans la plupart des récits du grand maître de l’horreur, la brochette de personnages est plutôt ordinaire, pas très dégourdie voire idiote. Ici, cela prend une dimension clichée et stupide : les routiers sont machos et hébétés dès qu’il se passe quelque chose, le vendeur de bible gouailleur s’énerve tout seul, le couple de jeune mariés se tirent la bourre,… bref, si on était sensé être dans un film d’horreur, eh bien nous n’y sommes plus. Le « héros » de la station est incarné par Emilio Estevez (le frère de Charlie Sheen), jeune cuistot mignon, pas très causant et qui semble être le seul à bien vouloir prendre des décisions pour sauvegarder son groupe de rednecks poltrons. Comme dans tout film de survivant, la défense va s’organiser (après que plusieurs membres se soient faits dégommés n’importe comment par des machines : soit écraser par un camion blagueur, soit par une mitraillette fourbe) et donc le groupe va s’échapper de la station-service, ce qui représentera le point culminant de l’histoire.

Absence de scénario, dialogues ridicules, acteurs mauvais  et personnages ordinaires sans intérêts, effets spéciaux rudimentaires… Maximum Overdrive accumule les ingrédients du parfait nanar. Mais au final, le film se laisse regarder et comparativement aux autres adaptations du maître, effectivement le long-métrage est une erreur grossière. Servie tout du long par la bande-son hard rock d’AC/DC, ajouté au second degré nécessaire pour apprécier le film, cette production pop-corn de 10 millions de dollars n’est pas indispensable. En la rapprochant de l’horreur marrante de Evil Dead, on pourrait presque lui trouver des circonstances atténuantes. Mais, horreur cheap et comédie lourdingue ne font vraiment pas bon ménage et forgent plutôt une succession ridicule de tableaux déjà-vu des milliers de fois de ce genre.