La menace des visiteurs est toujours présente. L’invasion continue et la résistance s’organise. ABC donne à V tout son potentiel, en espèrant avoir la suite.
Nous avions donc quitté Anna (Morena Baccarin) dans un excès de rage. Alors que ses bébés avaient été détruits, voilà que la reine des Visiteurs lançait son plan d’invasion et qu’un ciel rouge envahissait la Terre. Mais contrairement à ce qu’on aurait pu penser, ce ciel rouge n’est pas une menace ou plutôt, il n’est pas présenté comme tel mais plutôt comme une bénédiction. Encore une fois, Anna retourne une situation à son avantage pour assoir sa position auprès des dirigeants terriens, au détriment de notre petit groupe de résistants menés par Erica Evans (Elizabeth Mitchell). Mais ceux-ci n’ont pas dit leur dernier mot et sont même plus déterminés que jamais à s’opposer aux V.
En ce début de 2e saison, la série reprend donc directement où on l’avait laissée et souffre des mêmes défauts tout en gardant un potentiel intéressant. Les 5 premiers épisodes nous remettent donc dans le bain des fonds verts et de la résistance à 5. Plutôt que les avancées de notre groupe d’humain, nous nous concentrerons alors sur l’intriguant projet d’Anna. Plus ambigüe et menaçante que jamais, elle déplace les pièces de son échiquier de manière suffisamment imprévisible et subtile pour maintenir notre intérêt. D’autant plus que c’est chez les visiteurs qu’un nouveau personnage fait son apparition. Et pas des moindres puisqu’il s’agit de Diana. Oui, la reine de la série originale des années 80 est de retour, toujours campée par Jane Badler. Et si son personnage n’atteindra malheureusement pas son plein potentiel, il aura tout de même permis de développer l’intrigue et de mieux comprendre la manière de fonctionner des Visiteurs.
Mais dès le 6e épisode tout change. Maintenant que nous en savons suffisamment sur les agissements d’Anna, l’action se recentre sur la résistance. Non pas que nous les avions abandonnés, mais les intrigues qui étaient liées à Erica étaient clairement moins intéressantes et, jusque là, manquaient de rythme. Dès à la mi-saison donc, un gros changement pour Erica va faire passer la résistance à un niveau supérieur.
On notera d’ailleurs pendant toute cette saison, encore plus que pour la précédente, tout le chemin qui est fait pour mettre en parallèle le destin de deux camps, deux leaders, mais aussi deux mères, qui luttent pour leur espèce et leurs propres enfants.
A la fin de cette saison, les personnages ne sont clairement plus les mêmes qu’au début et ont bien évolué. Que ce soit Erica devenue le leader dont la résistance avait besoin, malgré les pertes subies, ou la découverte de la vraie nature d’Anna. Mais ceux qui étaient là pour représenter des points de vues particuliers (prêtre, journaliste, jeunes amoureux), vont aussi évoluer pour devenir des personnages à part entière, avec leurs doutes et leurs actions pour aider leur camp. On notera même de la part d’ABC des choix assez osés dans les relations entre certains personnages et le jusqu’au boutisme de certaines actions (l’étreinte plus que poussée entre deux personnages ou le massacre sanglant d’un autre), jusque dans une séquence finale qui fait autant appel à la SF qu’à la croyance, faisant des V et d’Anna une menace encore plus grande et mystique que ce que nous pouvions attendre.