Les quatre fantastiques sont une bande familiale de superhéros. Cette adaptation de 1994 est un cauchemar mais elle n’est pas si loin des récents navets.Les adaptations de comic books sont une manne pour hollywood. Du bon comme du mauvais peuvent en découler. Depuis le premier X-Men sorti en 2000, toutes les équipes super héroïques y sont passées. Jusqu’à cette date, de nombreuses tentatives timides d’adapter ces décennies de continuité en dessins animés avaient été réalisées. Puis vinrent les films. Pour le coup, ce Fantastic Four sort en 1994, avant cette vague et il justifie à lui-même la nécessité d’avoir un studio mettant les moyens derrières. Mais pas seulement. Ce nanar du jeudi réaffirme le besoin d’avoir une équipe créative au top afin de donner naissance à une adaptation cohérente. Le résultat est un massacre total : direction d’acteurs curieuse, acteurs mauvais, personnages complètement déphasés par rapport aux héros d’origines, effets spéciaux tragiques, scénario hoquetant, grandes libertés avec le comics, etc.
Au début du film, Red Richards (reed en anglais, car je ne pense pas que vous trouverez le film quelque part en français) est étudiant. Il évolue dans la même classe que Ben Grimes, son meilleur pote, et Viktor (Von Fatalis), son pote de laboratoire. Les deux compères logent dans la pension des Storm où se promènent les très jeunes Jane et Johnny Storm. Red et Viktor sont deux étudiants astro-physiciens très brillants mais également impatients. Ils tentent de capter l’énergie d’une comète mais l’expérience échoue. Viktor décède visiblement de ses brulures. 10 plus tard, le nouveau projet de Red est en route : il prépare le lancement d’une fusée dans l’espace pour aller tâter la comète de plus près. Son meilleur ami Ben Grimes pilotera l’appareil et Johnny et Jane, ayant bien grandi, les rejoignent pour compléter l’équipe. L’expédition tourne mal et les 4 se crashent. Ils découvrent rapidement qu’ils sont dôtés de nouvelles facultés extraordinaires. Pensant avoir été récupérés, ils sont en réalité les invités d’un étrange personnage, Fatalis.
Même 10 ans après, Johnny et Jane Storm sont forcément bien plus jeunes que l’homme aux tempes blanches et son compère le large Ben Grimes. Donc difficile de supporter l’irrésistible attirance réciproque de Jane pour Red sans que cela passe pour du détournement de mineurs, surtout à la façon dont Red « gère» la fille au coin du feu après le crash de l’appareil. Oui, il se veut réconfortant mais cela fait surtout « vieux déguelasse» qui profite d’un jeunette pas très maline fan de lui. Passons. Gageons que Johnny Storm a du redoubler 3 fois son équivalent du Brevet des Collèges et Jane à part être belle, on ne comprend donc pas les critères d’enrôlement de ces individus dans l’équipe. Avant de partir dans l’espace, la matrone Storm les arrête au pas de la porte et s’exclame :» regardez-vous vous 4 ! Vous êtes fantastiques : les 4 fantastiques !» Véridique. Sénilité ou un présage des aventures à venir ??
Plus loin, on va retrouver l’homme-taupe dérobant un diamant puis capturant l’aveugle et jolie Alicia Marsters (la sculpteuse, copine de Ben). Ressemblant étrangement au Pingouin de Batman II : Le défi (le film n’est sorti que 2 années auparavant), il est entouré d’une troupe de saltimbanques dégénérés vivant en marge de la société dans les souterrains. On retrouve également Fatalis, le Dr Doom de la BD, le vrai méchant c’est lui. Bon personne ne le reconnait et comme il est habillé de pied en cap de metal, il est obligé de remuer de façon exagéré pour qu’on voit qu’il est habité (l’acteur a du insister pour surjouer son rôle). Il remue dans tous les sens, agite ses mains et rit fort comme un méchant classique de James Bond.
D’autres scènes sont à hurler : « ça va cogner» répété à 2 reprises par La Chose en gros plan caméra, l’utilisation d’images d’archives d’essais atomiques utilisées comme étant le 1er essai de Fatalis de son rayon/missile destructeur, la Torche humaine qui part à la poursuite du missile : la scène ressemble à un dessin animée à l’époque d’Halloween car il irradie comme une carotte incandescente, la chose qui redevient humain a cause de son chagrin d’amour et redevient super fort en s’énervant (oui comme dans Hulk, on va dire que c’est un clin d’oeil), la main factice de la torche humaine qui prend s’enflamme (risible) et puis la chose qui ressemble à un singe de pierre… Bref, vous l’aurez compris, ces quatre fantastiques sont ringards, mal joués et dirigés pas un réalisateur de clips qui ne connait rien au comics.
Histoire totalement débile et mal incarnée par des acteurs trouvés dans un spectacle de fin d’année d’un collège de campagne, les quatre fantastiques de 1994, 20 ans après le 1er Superman est encore plus moche et kitsch. En revanche, on ne peut retirer au film d’y avoir inséré beaucoup d’éléments de la légende et au regard des 2 effroyables adaptations de 2005 et 2007, on se dit que celui-ci n’est pas si terrible.