Boston Streets, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après un détour par le Festival de Toronto il y a quelques années, voici que Boston Streets (ou What Doesn’t Kill You en VO) sort enfin dans nos contrées en DVD.  Au vu du film, on peut tout de suite comprendre pourquoi le sortir directement en video en France. En effet, cette énième histoire de petites frappes dans les rues de Boston n’a vraiment rien d’original si ce n’est un duo d’acteurs et un ressenti bien personnel.

L’histoire est donc celle de Paulie et Brian, deux amis d’enfance qui ont grandi dans les rues de Boston et vivent de petits larcins. Plus leurs petites affaires tournent mal, plus Brian tombe dans la drogue, au point qu’ils vont tous les deux finir par aller en prison. Mais Brian a envie de retrouver sa famille et va laisser tomber le crime organisé. Oui, ici je vous ai résumé un peu tout ce qu’il se passe dans le film estampillé « histoire vraie» .

Car si le film est bourré de clichés, qu’il n’apporte absolument rien au genre (comme le récent The Town de Ben Affleck), il est adapté du vécu de son réalisateur Brian Goodman qui, avant de se tourner vers le cinéma, était bien un petit criminel de Boston. Ce côté « histoire vraie»  qui peut paraitre assez lourd quand la mention apparait au début du film est donc finalement l’atout du film. Pendant tout le film, et malgré ses longueurs, c’est bien le vécu de son réalisateur que l’on ressent avec une authenticité palpable. Brian Goodman a réalisé ce film avec tout son coeur, avec toutes ses tripes.

Mais le réalisateur a beau être sincère, il n’en est pas moins qu’il ne s’agit pas de son savoir-faire premier. Du coup, côté rythme, c’est le calme plat et l’on a vite fait de décrocher, d’autant plus que, comme il n’innove pas vraiment, on sait bien ce qu’il va se passer. Il n’arrive pas à créer de tension ou à apporter une certaine noirceur à son vécu. Ainsi, on a l’impression que tout ce que vit le personnage principal est survolé, comme si ce n’était pas important, se contentant de dire une chose dans une scène, puis de passer à une autre.

Heureusement, on réussi tout de même à être capté grâce à l’excellente prestation de Mark Ruffalo. En s’éloignant du mafieux violent et froid, il apporte à son personnage une douceur et une chaleur qui le rend bien humain. Un jeu tout en nuances qui confirme son talent et son investissement, même dans de petites productions. Face à lui, la trop rare et sous-estimée Amanda Peet est très touchante. Ce ne sera pas le cas par contre d’Ethan Hawke qui nous ressort ici la panoplie de Training Day.

Ce n’est pas parce que Boston Streets ne sort pas des sentiers battus qui l’ont mené directement au DTV qu’il mérite pour autant d’être ignoré. En effet, pour qui s’intéresse au milieu, c’est toujours intéressant d’en voir une déclinaison si personnelle, surtout quand elle est interprétée par un Mark Ruffalo impeccable de justesse.