Bon à Tirer (BAT), critique

Par Fredp @FredMyscreens

Les frères Farrelly reviennent au cinéma avec Bon à Tirer (BAT) pour nous proposer une tranche de rire dans la crise de la quarantaine. Le problème, c’est qu’ils ne sont plus drôles mais lourds et prévisibles.

Il fut un temps où les frères Farrelly étaient drôles. Hilarants même. Souvenez-vous de Dumb & Dumber, de Mary à tout prix ou  même de Fous d’Irène. Mais depuis un certain temps, ils ont perdu de leur potentiel comique et avec Bon à Tirer, ce n’est apparemment pas prêt de changer.

Deux mecs font leur crise de la quarantaine et sauteraient bien sur tout ce qui a deux seins et un beau cul. Mais voilà, les deux loustics sont mariés. Ils ne peuvent donc que se fantasmer sur les créatures de rêve qu’ils croisent tout en rêvant à une vie plus libre, comme lorsqu’ils avaient 15 ans. Lassées de ces éternelles engueulades sur le sujets, leurs femmes vont leur donner un « Bon à tirer» , soit une semaine hors mariage leur permettant de faire tout ce qu’ils veulent, sans aucune conséquence… ou presque

A la base, comme souvent avec les Farrelly, cette idée de base est très bien trouvée pour une comédie potache et assez irrévérencieuse sur la crise de la quarantaine. Mais très vite on est déçus. Pourquoi ? Parce que les situations sont complètement prévisibles, les gags ont du mal à démarrer et hormis quelques rares moments où l’on se surprend à sourire, le film est assez lourd. Et je ne parle même pas des gags zizi-pipi-caca qui sont très mal exploités (ils n’ont tout simplement pas leur place ici et on a l’impression qu’ils ne sont là que pour contenter le fans de Scary Movie 1). Toute cette soit disant irrévérence et « provocation»  pourrait passer si c’était assumé. Mais non. Non contents de faire dans le gag lourd et gras, les Farrelly bros nous assènent en plus une morale prévisible et trop gentille car évidemment, ils ne tromperont pas leur femme car l’amour est plus fort que tout (oui je viens de vous spoiler là ! et encore, je vous passe tous les détails de cette morale à gerber).

En fait, en voulant se rapprocher de leurs concurrents de l’écurie Appatow ou de Very Bad Trip, les frères Farrelly n’ont réussi qu’à filmer un épisode d’American Pie avec des héros bien plus vieux et donc ridicules. Mais voilà, tout a déjà été dit ou presque. Et les acteurs ne sont pas là pour relever le niveau. Car non, Owen Wilson et Jason Sudeikis n’ont certainement pas le talent comique de leur prédécésseur et ont fini par se demander (à juste titre) si leurs succès précédents, les Farrelly ne le devaient pas plutôt à Jim Carrey et Cameron Diaz. Il vaudrait mieux pour les drôles de frangin laisser les histoires d’adultes se comportant comme des gamins à ceux qui savent aujourd’hui les écrire en assumant le politiquement incorrect.

Non vraiment, ce Bon à Tirer est bien le signe que les rois de la comédie US de la fin des années 90 sont à la dérive car une morale lourde et des gags gras ne font plus une comédie depuis un moment.