Un requin gigantesque et un crocodile de la même catégorie s’affronte dans l’océan. Du lourd, du très lourd… du bon nanar.
Megashark vs Crocosaurus c’est du méga-lourd. En termes de nanar, c’est ce qui ce fait de mieux. Derrière ce titre qui cherche évidemment à attirer le fanatique amusé, se cache (pas trop) la maison de production The Asylum. Société américaine réputée pour ses bouses cinématographiques, elle livre chaque année et dans tous les styles possibles, des productions jusqu’au boutistes pour le simple loisir des initiés.
Car bien évidemment, autant, essayer de critiquer objectivement un dessin animé destiné aux moins de 8 ans n’est pas très évident, « se mater » un film de chez The Asylum sans avoir été avertis, ça relève de la torture type « Orange Mécanique ». Megashark vs Crocosaurus doit se regarder avec un 10ème degré solide. Le spectateur courageux doit apprécier les grosses bestioles aux proportions monstrueuses, l’action répétitive et un scénario pas trop compliqué. Après un premier opus qui avait remporté son petit succès (personnellement, je ne l’ai pas vu), le Megashark revient en 2010.
Cette fois, sillonnant toujours les mers et jouant à saute-mouton avec des navires militaires, il va rencontrer aussi balèze que lui : un méga crocodile. Dans une mine de diamant de sang de République Démocratique du Congo (un film politique Megashark II ?) un crocodile se réveille et défonce la grotte pour sortir. Sur place, un baroudeur maigrelet va partir à sa recherche avec une business woman cruche qui trouvera la bonne idée d’aller barboter dans une mare (alors en territoire menacée) : et là surprise, un énorme crocodile surgit derrière elle et la dévore. Le crocosaurus, un crocodile issu d’une ère reculée de l’histoire, va se faire endormir par le Nicolas Hulot aux pommettes tirées. Le 2ème rôle du film est celui du scientifique militaire qui fait des recherches sur les requins. Après avoir survécu à un premier bateau coulé, il va devoir aider l’armée, accompagné de l’aventurier, pour arrêter ces deux animaux. Le Megashark et le Crocosaurus vont se livrer bataille à plusieurs reprises et happer dans leur gueule moult humains. Le but de cette lutte fratricide étant les œufs du crocodile, dont raffole le Megashark. Après avoir dévasté Miami et le Canal de Panama, les 2 bêtes vont être attirées dans un piège tendu par les 2 compères seuls sur un zodiaque, les menant vers un volcan sous-marin en éruption, au large d’Hawaï.
Megashark vs Crocosaurus en plus d’utiliser des scènes basiques, va répéter ses séquences d’action : personnes se faisant dévorer, militaires tirant à vue sur les indestructibles bébêtes, dialogues débiles entre des personnages pas très malins, etc. En plus, la qualité graphique du film est réellement atroce : ambiance épuré et chaude style film pornographique, bimbos en tailleur pour donner l’air crédible, insertions horribles des deux animaux géants en images de synthèse, très mauvaises superpositions des images réelles et des effets spéciaux, alternance entre scènes d’extérieurs et scènes en studios très grossière…
Bref, le côté nanar très assumé plombe gravement le film et si vous parvenez à ne pas vous endormir pendant le 1er quart d’heure, peut-être arriverez-vous à apprécier quelques aspects de ce Megashark !!
Donc de la science-fiction décomplexée, oui. Par contre une succession de n’importe quoi, faut arrêter de prendre les spectateurs pour des mange-merdes !