La Conquête, critique

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Nicolas Sarkozy débarque au cinéma dans La Conquête. Un grand film politique ? non. Un long sketch insupportable et à moitié drôle ? plutôt.

la conquete afficheOn aura entendu beaucoup de choses sur La Conquête. On sait que le film a eu du mal à trouver des financements de par son sujet, que le scénariste Patrick Rotman a éplucher tous les documents possibles pour apporter de la crédibilité à cette prise de l’Elysée, que Denis Podalydès a regardé des centaines de vidéos de meeting de Sarkozy pour en retrouver tous les tics et qu’il s’agit donc du premier film français qui ose s’attaquer à un président en exercice. Oui, mais toute la rumeur n’en fait pas forcément un bon film.

La Conquête, comme son nom l’indique, nous dépeint donc tous les stratagèmes de Nicolas Sarkozy pour arriver au pouvoir, de sa nomination au ministère de l’intérieur au soir de l’élection en passant par l’UMP et ses déboires avec Cécilia. Avec un bon réalisateur, on aurait pu imaginer un film passionnant sur le pouvoir, la corruption, la manipulation des foules et des médias puis la solitude qu’une présidence peut entraîner, ce qui avait été brillamment réalisé dans Président avec Albert Dupontel. Mais Xavier Durringer n’a pas ce talent et s’oriente sur le ton de la comédie un brin satirique qui donne au film un aspect de sketch des Guignols d’1h45. Et c’est là que ça devient insupportable ! Car 5 minutes de parodie de la vie politique c’est drôle, mais pendant tout un long métrage, c’est juste lourd.

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On peut comprendre l’attrait autour du sujet du film. En effet, étant donné l’image médiatique de Nicolas Sarkozy, lui-même acteur et metteur en scène de sa propre vie publique et politique, il était impossible que le cinéma ne s’y intéresse pas. Mais ici, le sujet est tellement d’actualité et abordé de manière tellement légère (aaargh cette horrible musique sautillante!) que le film n’est qu’une grosse anecdote. Jamais le réalisateur ne prendra parti. Ni pour, ni contre Sarko, c’est juste l’illustration pince-sans-rire de la montée au pouvoir que l’on dirait plus basée sur des « on dit»  (relations avec Chirac et Villepin, problèmes de couple avec Cécilia…) que sur des faits avérés et traités en profondeur. Non, le scénario de Patrick Rotman ne fouille pas au fond des affaires et n’est plus une succession de saynètes qui ne servent qu’à inclure des dialogues bien sentis entre les protagonistes. Pas de profondeur et tout ce qui apparait à l’écran, on le connait déjà et ne présente donc que rarement de l’intérêt pour en savoir plus sur les dessous de la campagne.

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Mais il faut ajouter à cela  la mise en scène par un Xavier Durringer sans aucune ambition artistique. Le réalisateur filme son sujet comme un vulgaire téléfilm et le fait même très mal. Il n’y a aucun cinéma dans sa réalisation (et certains cadrages son même juste horribles). En fait, le réalisateur et le scénariste ont tout misé sur les personnages et les pics verbaux qu’ils peuvent s’envoyer. C’est ainsi un véritable défilé de personnages politiques de droite qui s’impose à nous. Et si Denis Podalydès entre dans la peau de Nicolas Sarkozy de manière assez impressionnante avec un mimétisme parfait des intonations et de la gestuelle de l’actuel président de la république, on en peut pas en dire autant des autres comédiens. En effet, sans aucune subtilité, ils alignent les poncifs de leurs personnages et on se croirait juste devant un gros sketch d’humoristes imitateurs style Canteloup.

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Non vraiment, La Conquête n’est pas un film. C’est juste un gros sketch qui se fout de la gueule non seulement des politiques (c’est déjà ça) mais aussi du public. Car si la prestation de Denis Podalydès est la seule chose à sauver du naufrage artistique, il en résulte finalement l’impression que le film n’a été fait que pour mettre en scène des joutes verbales entre les différents protagonistes. Autant regarder les débats politiques à la télévision.

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